INTERVIEWS

Les auteurs parlent de leurs livres, les critiques... de critique mais aussi d'écrivains aimés ou de questions esthétiques. 

La parole aux acteurs de la vie littéraire.

 

PRÉCURSEURS (III) Considéré comme le premier grand poète russe, Alexandre Pouchkine est un mythe national. Génial libertaire aux origines camerounaises, a-t-il aussi été ce pré-révolutionnaire adulé par les Soviétiques, et un précurseur de la négritude? Décryptage avec le professeur de russe Jean-Philippe Jaccard.

Une quarantaine de librairies indépendantes ont fermé en Suisse romande depuis le début des années 2000, et les libraires ne savent pas encore ce que leur réserve l'arrivée imminente du livre électronique, qui bouleversera le marché. C'est dans ce contexte lourd d'incertitude que François Pulazza vient d'ouvrir une nouvelle enseigne: début mars, il inaugurait «La Part du Rêve», sans doute «la plus petite librairie de Genève, mais celle qui offre le meilleur choix!» sourit-il.

Un soir, au théâtre, Efina est subjuguée par le jeu du comédien. Elle reconnaît T. et se souvient qu'il lui avait écrit une lettre, il y a longtemps. Elle lui répond alors, sans envoyer sa missive. Il fait de même. Le temps passe. Attirés de façon incompréhensible l'un par l'autre, les deux s'agacent de ce sentiment et tentent d'y résister, s'écrivent, se revoient, finissent par vivre ensemble, se séparent, peinent à reconnaître l'amour qui les lie malgré les obstacles et les apparences... Cette relation traversera les années. C'est dans une langue singulière, sur le fil entre distance et intimité à l'image de la relation entre ses protagonistes, que Noëlle Revaz raconte ce lien dans Efina. Ce deuxième roman quasi hypnotique esquisse, au fil des lettres et des péripéties du récit, une métaphore de l'amour comme objet romanesque – forcément construit, recréé, romancé, joué. Entretien.

 

L'oralité stylisée de votre premier roman Rapport aux bêtes, son écriture rapide et rugueuse, ont donné naissance à son personnage de paysan frustre – comme si le sujet était né de l'écriture. Pour Efina, est-ce la recherche sur la forme qui a suscité le sujet?

Noëlle Revaz: Non, l'histoire était là d'abord puis j'ai choisi cette langue pour la raconter. Pendant dix ans, je n'ai écrit presque que des monologues et il était moins facile pour moi d'écrire à la troisième personne: cela impliquait une grande distance par rapport aux personnages, je ne me sentais pas à l'aise. Dans Efina, il me semble que j'ai trouvé la distance idéale: on est à la fois dans la tête des protagonistes et extérieur à eux. Comme dans Rapport aux bêtes , j'ai recherché ici une vitesse d'écriture et de lecture: le récit fait beaucoup d'allers et retours, il n'est pas linéaire mais saute des mois voire des années. Cette rapidité de la narration contribue à rendre les personnages proches – les pensées vont vite et partagent cette même liberté et cette vitesse, comme on saute d'un moment à l'autre quand on se souvient de sa propre vie. A mon sens, cette rapidité compense la distance induite par la troisième personne. Enfin, on est proche de T. et d'Efina dans leurs lettres, où apparaît le «je».

En même temps, le regard panoramique et extérieur qu'on porte sur eux, ce regard omniscient qui s'attache à décrire les détails, crée un sentiment d'étrangeté et suscite l'ironie. Les actions ou les situations apparaissent sous un jour souvent absurde.

 

La langue maintient de fait envers les personnages et leurs émotions une sorte de neutralité objective, factuelle: elle semble s'attacher aux actions plutôt qu'aux émotions alors que le roman raconte une histoire d'amour. Parlez-nous de ce paradoxe.

Je voulais écrire une histoire d'amour sans mélo ni pathos, d'où le choix de la distance, qui était lié pour moi à la recherche d'une forme adéquate. Décrire un geste ou une façon de faire est souvent tout aussi parlant que de décrire l'émotion qui les provoque. C'est vrai qu'on a le sentiment d'être extérieur à Efina et T., qui se cherchent et sont en quelque sorte dématérialisés, sans vraie intériorité, comme des marionnettes. Il y a aussi une troisième entité: leur amour, qui surgit comme l'autre héros de l'histoire. Et souvent, ils ne comprennent pas cette relation, ils n'arrivent pas à la définir ni à saisir ce qui se passe. Ils sont alors en décalage et vivent sur deux niveaux différents. Plus rarement, ils sont sur la même longueur d'onde et font un avec leurs sentiments. Il y a ainsi un jeu entre intérieur et extérieur, un jeu sur le réel.

 

La dimension de jeu est importante en effet. Et T. est comédien…

J'ai travaillé sur l'idée de faux-semblant, de l'apparence, du réel et du fabriqué. T. est toujours en représentation, sur scène et dans la vie, où il apparaît sous un jour beaucoup moins reluisant – il était plus intéressant pour moi de montrer l'envers de son jeu sur les planches. C'est un personnage en creux, vide, qui semble n'exister que lorsqu'il joue, écrit ou séduit des femmes.

 

Est-ce pour cela qu'il n'est pas nommé, comme si l'initiale était une sorte de miroir dans lequel on peut projeter ce qu'on veut (son désir, comme Efina), ou qui peut refléter ce qu'il veut?

Oui. Au début du roman Efina ne le reconnaît pas, elle a de la peine a remettre un nom sur l'homme qu'elle revoit, après des années. J'ai ensuite conservé cette initiale, elle me semblait illustrer la façon d'être de cet homme, son personnage incomplet. La lettre T. m'évoque aussi un homme debout.

 

Il y a aussi la question du jeu permanent, la métaphore du comédien qui s'applique à la vie en général.

Oui. L'image que je donne du théâtre dans Efina est romancée: le comédien est magnifié, avec ce côté magique qui fascine les amateurs de théâtre alors que les professionnels ne voient bien sûr pas les choses ainsi. L'idée du jeu permanent est une manière de réfléchir à la question du degré d'engagement dont on fait preuve dans sa propre vie. Efina ne s'engage pas, elle non plus: elle ne s'attache pas vraiment à ses chiens, par exemple, qui se succèdent comme une suite de formes différentes sans qu'elle n'y soit vraiment attentive; ses amants se succèdent eux aussi; son enfant est tout juste évoqué...

 

La métaphore du jeu suggère aussi qu'on joue sa vie, son être social, ses émotions, ses sentiments: c'est-à-dire que l'amour, par exemple, est une construction – une fiction et une performance. Dans Efina, il prend d'ailleurs forme de manière éminemment littéraire, au fil d'une correspondance.

Effectivement. La langue des lettres est littéraire, romantique, c'est une façon de jouer les sentiments. Pour arriver à les saisir dans leur vérité, on se sent obligé d'utiliser la langue du théâtre, la langue romanesque. Les sentiments sont donc forcément recréés. Cette langue romanesque est une pudeur des personnages face aux sentiments, ils ne savent pas très bien comment les affronter autrement, et peut-être même aussi une pudeur de l'auteur. Le détour par la forme littéraire ne donne donc pas un accès direct aux sentiments mais les fait entrer dans le cadre d'une construction – les lettres en l'occurrence. Ce décalage était pour moi nécessaire, justement pour ne pas tomber dans le pathos. On n'est pas dans le registre émotionnel, mais littéraire.

 

Votre premier roman Rapport aux bêtes, édité comme Efina dans la prestigieuse collection Blanche de Gallimard, a été très bien reçu en Suisse comme en France, il a été adapté au théâtre et au cinéma, traduit… Est-il difficile de continuer à écrire quand on trouve d'emblée une telle reconnaissance? D'éviter les pressions, de déjouer les attentes?

J'ai senti cette attente, cette pression après Rapport aux bêtes. Le succès m'a donné beaucoup de confiance, mais je n'ai pas voulu me précipiter dans un deuxième roman: ce n'était pas le moment, il fallait que cela mûrisse et que je prenne le temps de savoir ce que j'avais envie de faire et d'écrire. J'ai donc fait d'autres choses. Travailler dans le collectif Bern ist überall (collectif alémanique et romand d'écrivains et de musiciens, ndlr) est par exemple un vrai bol d'air . Il y a une grande légèreté car ce sont des textes qui ne sont pas écrits pour être publiés, on peut les modifier à chaque lecture. J'aime ce jeu avec les mots, les sons, l'aspect ludique et collectif.

 

Noëlle Revaz, Efina, Ed. Gallimard, 2009.

Sur Efina, voir aussi la rubrique "Critiques".

http://www.culturactif.ch/livredumois/sept09revaz.htm

Le 30 avril, Viceversa 2/2008 sort de presse. Parmi les nombreux contenus se trouve un dossier d'enquête et de réflexion sur la critique littéraire en Suisse . En complément à ce dossier, Culturactif.ch propose des entretiens et des réflexions. C'est dans ce contexte que notre site a interviewé Manuela Camponovo, critique au Giornale del Popolo (Lugano) et Isabelle Rüf, active depuis de nombreuses années dans les colonnes du journal Le Temps (Genève). Dès juin, elles seront rejointes sur cette page par Charles Linsmayer, critique, éditeur et publiciste de Zurich. En rubrique A la Une du site, on trouvent également les points de vue de nombreuses personnalités littéraires.

 

Vous avez d'abord été critique littéraire à L'Hebdo, dès 1983, puis sur Espace 2, la chaîne culturelle de la Radio suisse romande, et enfin au sein de la rubrique culturelle du quotidien Le Temps à Genève, dès 2000. Vous avez une vision de l'évolution de la critique dans la presse depuis une vingtaine d'années. Que pensez-vous des inquiétudes souvent formulées quant à la diminution de la place qui lui est consacrée?

Il est vrai que cette place a diminué dans la presse de manière générale, mais pas au Temps , qui reste le lieu où l'on parle le plus de livres en Suisse romande. Je n'éprouve donc pas un sentiment de perte. Ailleurs, la critique littéraire peine à conserver sa place, encore que Le Courrier , La Liberté , 24 Heures lui accordent des pages. Elle n'existe plus vraiment en tant que telle dans L'Hebdo par exemple, qui traite la littérature plutôt sous forme de «coups» liés à l'actualité (un nouveau Chessex, Littell…) ou de notes très brèves, et accorde plus de place aux essais. L'effort sur la littérature se concentre fortement dans un catalogue en collaboration avec les librairies Payot, un supplément aux allures promotionnelles qui sort à l'occasion des rentrées littéraires et du Salon du livre. Quant aux revues, elles ont malheureusement disparu: [vwa], Ecriture, Les Acariens … Reste Le Persil , qui était d'abord l'organe d'un seul auteur, Marius Daniel Popescu, et essaie maintenant de s'ouvrir à d'autres plumes. Et la Revue de Belles-Lettres pour la poésie.

Je constate aussi cette perte à la télévision: la Télévision suisse romande a supprimé ses émissions proprement littéraires, après plusieurs essais de formules différentes. Mais il est difficile de trouver une forme adéquate pour parler des livres à la télévision et je ne suis pas sûre qu'elle soit le meilleur média pour en cela – en tout cas en ce qui concerne la critique proprement dite. La formule des longs entretiens peut fonctionner.

 

La radio est-elle plus appropriée pour la critique?

Quand je travaillais à Espace 2, en tant que productrice ou collaboratrice d'une émission, il s'agissait souvent de donner à entendre des auteurs plutôt que d'émettre un point de vue critique. Le discours critique peut aussi passer à la radio: Louis-Philippe Ruffy, par exemple, réunit, sur Espace 2, des critiques autour de trois ou quatre œuvres. Pour ma part, je trouve l'écrit plus adéquat et moins contraignant quand il s'agit d'exprimer son point de vue critique et personnel. Mais j'adorais la radio pour ces rencontres, lors desquelles survenaient souvent des moments très beaux. J'aimais aussi beaucoup son aspect éphémère – aujourd'hui, on peut écouter les émissions n'importe quand grâce à Internet, ce qui est aussi précieux.

 

Justement, la critique a-t-elle tendance à prendre plus de place sur Internet?

Ce qui se passe avec les blogs me semble très intéressant. « La République des livres», de Pierre Assouline, est un site très riche: il vient de publier un long article sur Philippe Jaccottet, qu'il aurait eu du mal à vendre au Nouvel Observateur , il a pu écrire sur les tensions à la faculté de théologie de Lausanne, etc. Internet permet des articles plus longs et une grande liberté, dans le choix des sujets comme dans le ton. On y trouve une certaine souplesse, un aspect très personnel – on y écrit sans doute plus vite. Les blogs sont une forme d'écriture qui attire aussi des réponses, des réactions. Cela favorise le bouche-à-oreille si important pour le livre. Pour ma part, je n'ai pas de blog car j'aime qu'on me demande d'écrire: cela me donne une légitimité. C'est une barrière psychologique un peu étrange, parce que je me mets également en avant en écrivant dans Le Temps , mais… au moins on me l'a demandé!

 

Comment fonctionnez-vous concrètement au Temps? Quelles sont vos forces et comment choisissez-vous les livres à traiter?

Je viens de prendre ma retraite, mais j'ai toujours avec Le Temps un contrat pour des articles réguliers. Trois journalistes travaillent à la rubrique littéraire. Nous essayons en plus de solliciter des journalistes à l'intérieur de la rédaction, comme Ariel Herbez qui écrit régulièrement sur la bande dessinée, mais c'est toujours difficile: chacun est occupé par ses dossiers. Nous avons également un réseau d'une dizaine de collaborateurs, que nous sollicitons ou qui nous proposent des contributions.

A l'interne, chacun se forge des spécialités. Je me suis beaucoup consacrée à la littérature latino-américaine et ibérique, que j'adore. J'essaye toujours de défendre les écritures singulières, les voix originales. Maintenant que je suis à la retraite, je suis totalement libre dans mes choix, ce qui est un statut vraiment privilégié, que je partage avec Isabelle Martin.

Concrètement, tous les livres sont mis en commun et, une fois par semaine, ils sont triés et attribués selon les goûts de chacun et les impératifs éditoriaux. C'est un vaste dialogue dans lequel existe aussi une part d'aléatoire, où des livres passent à la trappe – on rate forcément des œuvres importantes faute de temps et de place. Entre les auteurs et les éditeurs qu'on aime et qu'on voudrait suivre, les nouveautés, les pics de la rentrée, c'est parfois un cauchemar. Même s'il y a aussi des creux, durant l'été par exemple, nous avons souvent l'impression qu'il est déjà trop tard de parler d'un livre un mois après sa sortie…

 

Le Temps a consacré plusieurs articles aux Bienveillantes de Jonathan Littell, et a parlé du best-seller L'Elégance du hérisson de Muriel Barbery. Vous sentez-vous obligés de parler d'un livre parce qu'il a du succès? Subissez-vous des pressions en ce sens?

Nous parlons forcément des romans lauréats de prix importants, comme le Goncourt. Et il n'est pas mauvais en soi de parler des best-sellers, c'est même légitime, tant qu'on tient à leur sujet un vrai discours sur le pourquoi de leur succès. On pourrait objecter que c'est dommage, car ils prennent la place d'autres livres, moins connus, qui auraient davantage besoin qu'on en parle.

En ce qui concerne les pressions, nous nous les mettons nous-mêmes! Il y a cette idée qu'on a raté quelque chose si on ne parle pas du livre critiqué par les suppléments littéraires importants… Je retrouve souvent, dans Le Monde des livres ou Libération, des critiques sur des ouvrages qui sont aussi à notre sommaire la même semaine: il s'agit des mêmes circuits... Mais Le Monde des livres n'est plus une référence, aujourd'hui c'est plutôt L'Express ou Le Nouvel Observateur. On vient souvent nous dire « Le Nouvel Obs a parlé de tel livre, vous avez vu? » Nous sommes donc soumis à des pressions qui ne sont pas exprimées de façon claire, mais sont plutôt de l'ordre du «on aurait dû…», et d'une sorte de consensus général: on attend de nous qu'on dise ce qu'on pense de Littell ou de Houellebecq, des livres qui suscitent une controverse. Mais aucune pression ne nous empêche de mettre en avant les auteurs que l'on aime, et c'est un immense privilège. J'apprécie que le journal ait pu faire trois pages sur Jean-Marc Lovay ou Marius D. Popescu! Nous sommes aussi confrontés à une forte demande pour les portraits de la part des lecteurs et de la rédaction.

 

Et qu'en est-il des recensions d'essais, ou d'ouvrages de recherche plus pointus?

Il existait une sorte d'alliance entre l'université et le Journal de Genève (l'un des titres dont la fusion a donné naissance au Temps, ndlr), qui a été rompue. Le Temps ne parle plus des thèses et des livres issus de colloques, qui n'intéressent pas forcément le lectorat. Le Temps continue à traiter des essais, de la poésie, et diversifie les approches en écrivant plus d'enquêtes et en se concentrant davantage sur les questions de politique culturelle. Certains livres servent également de base pour parler de problèmes de société, et se retrouvent dans nos pages Société.

 

Portez-vous une attention particulière à la littérature romande?

Quand j'ai commencé à L'Hebdo, les éditeurs romands se plaignaient beaucoup, disant qu'on ne s'occupait pas assez d'eux, et c'était vrai – après une période plutôt faste, les années 1980 ont vu sorte de creux. Puis il y a eu une prise de conscience qu'il fallait effectivement porter attention à ce qui s'écrivait et se publiait ici. J'aime beaucoup certains auteurs romands, mais je ne défendrais pas la littérature romande en tant que telle, en bloc, pas plus que «la française». Il y a d'excellents auteurs mais aussi trop de livres médiocres, pas assez travaillés. On constate la même chose en France, à une autre échelle. Les éditeurs sont surchargés, et les maisons d'une certaine taille doivent construire un catalogue, avoir un roulement, publier beaucoup. Souvent, les petites maisons manquent d'outils, surtout du point de vue du lectorat, et sortent des livres non aboutis. Un regard et une relecture critiques chez les éditeurs romands (comme ailleurs) seraient les bienvenus.

 

Vous sentez-vous libre de formuler une critique négative sur ces livres, connaissant l'étroitesse du milieu littéraire romand?

C'est vrai que la proximité territoriale rend plus difficile une critique négative. Lorsqu'on trouve qu'un livre n'est pas bon, on choisit souvent le silence. J'en fais parfois part oralement à l'auteur ou à l'éditeur, ce qui peut créer des inimitiés durables...

C'est qu'il ne sert à rien de dire que tel auteur, de telle petite maison, a écrit quelque chose de mauvais. Une critique négative demande à être argumentée, et elle est inutile si elle touche un livre qui n'a de toute manière pas d'écho. En revanche, si on n'aime pas Jacques Chessex, ou si un mauvais livre suscite toute une excitation médiatique, cela a un sens de le dire ou de prendre le contre-pied. Sinon, on préférera réserver la place à des livres qu'on trouve intéressants. Certains écrivains disent pourtant qu'ils auraient préféré un article négatif au silence. Reste que beaucoup de livres moyens parus en Suisse romande trouvent une place dans la presse – ce qui n'est pas le cas en France, où il n'est pas rare qu'un roman français n'ait pas un seul article. Ainsi même si la place de la critique a diminué, il subsiste des mécanismes de préférence nationale: les médias romands sont toujours attentifs à la littérature romande.

http://culturactif.ch/invite/ruf.htm