GRÈCE ANTIQUE - André Sauge offre une nouvelle interprétation du texte homérique. Il aurait été conçu au VIe siècle avant notre ère et non au VIIIe, et son écriture serait liée à une révolution des valeurs qui prépare l'instauration de la démocratie à Athènes. Enjeux.

 

Sa lecture de l'Iliade est originale. Sans crainte, elle ose remettre en question des siècles d'interprétations autorisées. Dans «Iliade, langue, récit, écriture», André Sauge montre que le récit homérique, loin de glorifier le courage d'Achille, marque la mort de l'épopée et la fin de l'héroïsme guerrier aristocratique. Le chercheur et enseignant genevois propose alors une nouvelle interprétation de l'Iliade: en tant que critique radicale de l'idéologie guerrière de l'aristocratie, elle est le récit fondateur de l'égalité des droits du citoyen. Ce qui en situerait la conception au VIe siècle avant J.-C. à Athènes, où s'accomplit avec Solon une révolution civique, politique et mentale.

La thèse contredit fondamentalement l'interprétation traditionnelle, pour laquelle l'Iliade a été composée par Homère au VIIIe siècle (lire ci-dessous) et Achille symbolise le héros dans toute sa puissance. Car le fils de la déesse Thétis et du mortel roi Pelée exige d'être traité avec des égards particuliers: lors du siège de Troie, il ne pardonne pas au roi Agamemnon de lui avoir pris sa captive Briséis et, vexé, refuse de se battre. La tradition interprète son retour au combat comme le signe de son amitié pour Patrocle, tué par les Troyens. On s'interroge dès le Ve siècle sur la véritable nature de leur relation – amis ou amants? Quoiqu'il en soit, Achille ivre de douleur et prêt à se sacrifier pour son ami revêt la stature d'un héros sublime, remarquable de bravoure et de fermeté d'âme. L'Iliade est ainsi considérée comme le sommet de l'épopée et une ode au courage épique.

C'est en se basant sur une analyse minutieuse de la langue épique qu'André Sauge fonde sa lecture. En même temps, il considère le texte dans son ensemble comme le lieu d'un message singulier, brouillé par des adjonctions tardives, pour montrer que l'enjeu de l'Iliade tourne autour des armes divines d'Achille. La perte des armes divines figure ainsi la fin des privilèges aristocratiques. Si les chapitres concernant la langue grecque s'adressent aux spécialistes, l'analyse du récit et de ses enjeux s'avère passionnante pour les profanes. Entretien.

 

Comment avez-vous mis le doigt sur les enjeux que vous montrez à l'oeuvre dans l'Iliade?

André Sauge: Je suis parti de l'introduction du récit, qui expose la querelle entre Agamemnon et Achille. L'interprétation habituelle est qu'Agamemnon a tort car il blesse l'honneur d'Achille. Je pense que ce qui doit être mis en avant, ce ne sont pas deux personnages mais les deux fonctions, décisives, qu'ils remplissent. Parmi ses pairs, Agamemnon est «le plus roi de tous les rois»: en assemblée, c'est lui qui tranche en dernier lieu. Achille, lui, a le dernier mot au combat, dans lequel il est le plus fort grâce à son essence divine. Il fait sécession et refuse toute négociation car il considère qu'Agamemnon ne peut pas s'en prendre à lui: son privilège le met à part et la victoire dépend de lui. Nous sommes donc face à un rapport de pouvoir entre l'instance de la parole et celle de la force. Laquelle doit primer? La parole, répond l'Iliade: les instances politiques doivent primer sur les instances guerrières – ou financières, pourrait-on dire aujourd'hui...

A partir de là, vous mettez en relief l'importance des armes divines d'Achille.

– En prêtant les armes divines à un simple mortel, Achille les dévalue. Il y a abus. Les armes exaltent Patrocle au point où il dépasse les limites prescrites par Achille et en meurt. L'idéologie de la phalange[1] commandait de rester à sa place et d'obéir aux consignes: Patrocle désobéit doublement et perd les armes par une intervention divine. Le roi grec Ménélas laisse Hector s'en emparer pour obliger Achille à réagir.

En souillant les armes divines, Achille a provoqué la colère des dieux. Elles sont sacrées: désigner ce qui est tabou est dangereux. Le poète met en évidence leur statut d'objet fascinant, qu'on évite de regarder directement: elles sont au coeur de la stratégie narrative et des motivations d'Achille, toute l'action et les enjeux de l'Iliade tournent autour d'elles, mais elles sont tenues à distance de la narration elle-même. Homère montre par une ellipse que le dérobement des armes par Hector est un acte sacrilège, qui répond au sacrilège de leur usage rusé pour s'approprier une position souveraine.

Puis Achille malmène le cadavre d'Hector comme un objet de revendication face au monde divin. Ce qu'il veut symboliquement c'est tuer son père, sa part mortelle qu'il refuse. La fin de l'Iliade montre son étrange et subite conversion. Il comprend qu'il ne peut pas obtenir ce qu'il réclame et en tire une leçon.

Vous contestez aussi l'amitié entre Achille et Patrocle.

– Je pense que cette amitié est une fiction qui n'a rien à voir avec le texte de l'aède primitif (poète qui chante les épopées, ndlr). Il n'est qu'à voir comment, avant sa mort, Achille traite son conseiller en larbin et ne l'écoute pas. On pourra m'objecter que c'est discutable. Reste que ce qui ramène vraiment Achille au combat, c'est la perte de ses armes divines.

Pourquoi situer la conception du texte au VIe siècle?

– L'Iliade veut convaincre l'aristocratie athénienne que deux valeurs sont nécessaires à la survie de la communauté: la solidarité et la soumission à la loi commune. Le comportement d'Achille nuit à tout son camp. On dit aux aristocrates qu'ils ne peuvent plus compter sur la solidarité du peuple et le traiter comme bon leur semble. Restait à chercher, dans l'histoire grecque, la période qui reflétait ce changement de valeurs: il s'agit de l'époque des réformes de Solon, à Athènes au VIe siècle. Des indices graphiques confirment par ailleurs l'origine athénienne du texte.

Athènes était alors déchirée par des conflits violents entre les aristocrates, la classe moyenne, les artisans et les petits paysans qui réclamaient une redistribution des terres. Le génie de Solon est d'avoir compris que ce qui était en jeu n'était pas seulement le partage des terres, mais une redéfinition des statuts. En 593, il abolit l'esclavage pour dettes, libérant les petits propriétaires. En faisant de tous des citoyens, il supprime l'instrument qui permet à l'aristocratie d'agir arbitrairement. En parallèle, il limite l'enrichissement foncier des grandes familles, développe le commerce, réforme la justice et rédige une constitution. Tout ceci prépare le terrain de la démocratie aux VIe et Ve siècles.

L'Iliade est-elle censée donner une justification éthique à ces réformes?

– Oui, l'Iliade était un texte fondateur qui rappelait la crise et sa solution. Elle était récitée tous les quatre ans lors des Panathénées[2] – une manière de refonder la citoyenneté. Je pense que c'est une commande de Solon, car seul l'Etat avait les moyens de commander, de payer, et d'archiver le texte, écrit sur papyrus. Solon a fait écrire des lois, il a rédigé sous forme de fables sa propre action et commandé l'Iliade, un récit qui expose l'esprit de ses réformes et les autorise du point de vue de Zeus. L'écriture alphabétique est jusqu'alors l'instrument de l'aristocratie pour affirmer ses prérogatives lors des banquets et résister par la satire, le chant, la fable au processus qui se met en place. Solon étend l'épopée à toute la société. Il lui donne cet instrument de pouvoir qu'est l'écriture. C'est l'origine de tout l'esprit de notre civilisation.

Pourquoi la tradition tient-elle à situer Homère au VIIIe siècle?

– Les Grecs eux-mêmes ont voulu rattacher l'origine de leur civilisation au début du temps des hommes, vers 800. Avant cette date, on sort du temps historique pour entrer dans les temps immémoriaux de l'époque héroïque. On tient à ce qu'Homère soit le plus ancien poète et le créateur de la littérature occidentale, afin de revendiquer un texte antérieur à la Bible et de situer la Grèce parmi les grandes civilisations. S'il y a bien eu une guerre à Troie vers 1200, cela signifie que la Grèce était une grande puissance qui rivalisait avec les Hittites, les Assyriens et les Egyptiens...

Des doutes subsistent pourtant sur l'identité même d'Homère.

– Homère n'est pas un nom propre mais un nom générique qui vient de «omère»: le compagnon, celui qui assemble, mais aussi celui qui marche du même pas. Je pense qu'on a donné ce nom en guise de sobriquet à l'aède qui a inventé le moule de l'hexamètre (12 pieds), répétitif: il «marchait toujours du même pas»... Il y a eu des homères dans toutes les grandes cités. En situant Homère au VIIIe siècle, Hérodote parle sans doute de l'aède qui a inventé ce modèle de vers unique.

Cette «révolution» que l'Iliade doit légitimer a vite dérangé... Comment distinguer le récit original des ajouts plus tardifs?

– Les interpolations sont visibles à deux niveaux: idéologique et linguistique. D'une part, elles introduisent dans de courts passages un portrait d'Achille non cohérent avec son comportement général; de l'autre, des liaisons mal faites entre les phrases ou les épisodes créent une confusion inhabituelle. Par exemple quand Achille apprend la mort de Patrocle par Antiloque: ce dernier lui tient les mains tandis qu'Achille se roule par terre – étrange... –, et on ne sait plus très bien qui tient les mains de qui, si c'est Achille qui veut se suicider, s'il veut égorger Hector, ou si ce dernier a voulu couper la tête de Patrocle... Le passage a été ajouté pour faire croire à la douleur d'Achille, ce qui confirme la thèse de l'amitié et la grandeur du héros. Le milieu universitaire ne remet pas en question cette vision et glisse sur les passages où Patrocle est traité comme un larbin.

Ces modifications cachaient-elles une visée idéologique?

Tout à fait. La première déviation de l'Iliade a lieu au Ve siècle déjà: les aristocrates se réapproprient le poème et l'écriture redevient l'arme d'une élite cultivée. La deuxième déviation se passe sous Alexandre le Grand. Toutes ces interpolations vont dans le sens d'une ré-exaltation du héros et de la guerre. Les rois qui succèdent à Alexandre réintroduisent aussi l'idée de leur origine divine. La troisième a lieu aujourd'hui! C'est celle du milieu universitaire, qui a ses privilèges et y tient... La plupart des philologues ne savent pas lire un texte et compliquent les problèmes en s'empêtrant dans des détails sans voir la cohérence narrative de l'ensemble. C'est là aussi une question d'idéologie. Ils dépendent d'une tradition et n'osent pas réfléchir hors de ce cadre pour résoudre de manière autonome les problèmes de grammaire. 

[1] Phalange: formation de combat où des fantassins non-nobles avancent en formation serrée, et qui remplace le combat individuel héroïque dès le VIIe siècle.

[2] Les Panathénées se tenaient tous les ans à Athènes en l'honneur de la déesse Athéna, les grandes Panathénées et leurs jeux prestigieux tous les quatre ans.

André Sauge enseigne le français à l'école secondaire à Genève. Il est l'auteur d'une thèse et de plusieurs ouvrages, notamment sur le parfait grec ou la langue de l'épopée.

Lire. André Sauge, «Iliade, langue, récit, écriture », Ed. Peter Lang, 2007, 388 pp.; «L'Iliade, poème athénien de l'époque de Solon», Ed. Peter Lang, 2000, 667 pp.

 

L'HISTOIRE EN BREF

Afin de récupérer la belle Hélène, enlevée par Pâris au roi Ménélas, les Grecs mènent contre Troie un siège de dix ans. Selon la légende, la guerre s'est déroulée autour de 1200 avant Jésus-Christ, mais rien ne permet de prouver sa vérité historique. L'Iliade se concentre sur un bref épisode situé lors de la neuvième année de la guerre de Troie (aussi nommée Ilion): celui de la colère d'Achille. Le guerrier est offensé par le roi Agamemnon, qui lui demande sa prisonnière Briséis.

Achille obtempère mais, blessé dans ses prérogatives, refuse dès lors de se battre. Il demande même à Zeus de favoriser les Troyens afin que son camp réalise qu'il est indispensable à la victoire. Les Grecs, auparavant victorieux, sont repoussés loin de Troie. Au moment stratégique de la guerre, quand ses alliés sont près d'être rejetés à la mer, Achille élabore une ruse: il revêt son conseiller Patrocle de ses armes divines pour faire croire qu'il revient au combat. Patrocle doit semer l'épouvante et démontrer aux Grecs la supériorité d'Achille. Les armes divines, fabriquées par Héphaïstos, ont été données au roi Pelée pour compenser le fait qu'il était mortel. Achille en a hérité.

Patrocle se lance donc au combat portant les armes et conduisant le char divin; l'exaltation de la force céleste lui fait perdre la maîtrise du char et, emporté par son élan, il s'avance trop loin dans le camp troyen. Le dieu Apollon le frappe, délie l'armure et fait choir les armes: Patrocle se retrouve «nu» au milieu des Troyens. Euphorbe le transperce d'un premier coup de lance; Hector, chef troyen et fils de Pâris, lui portera le coup de grâce.

Tandis que les Grecs Ménélas et Ajax ramènent le corps de Patrocle dans leur camp, Hector s'empare des armes divines. Achille veut se venger. Il court au combat revêtu d'une nouvelle armure fabriquée par Héphaïstos, met les Troyens en déroute et tue Hector malgré la prédiction de la déesse Thétis – il est dit qu'il mourra ensuite. Il traîne ensuite le cadavre d'Hector derrière son char lors d'une nuit d'insomnie qui choque même les dieux. On organise pour Patrocle des funérailles dignes d'un haut personnage. Zeus convaincra Achille de rendre le corps d'Hector à son père, le vieux roi Priam qui vient le réclamer. L'Iliade s'achève par les funérailles d'Hector, les lamentations des femmes, et l'acceptation par Achille de son statut mortel. 

 

«L'Iliade n'est pas une chasse gardée»

«Au début, j'ai été surprise car les thèses d'André Sauge sont d'une grande originalité», explique Alessandra Lukinovich, chargée d'enseignement en grec à la faculté de théologie de l'Université de Genève. Aujourd'hui, elle se dit convaincue: «Il a lu le texte dans son ensemble et ses détails de manière beaucoup plus attentive que les philologues qui l'attaquent.»

La position d'Alessandra Lukinovich est marginale au sein de l'alma mater, où le travail d'André Sauge a été reçu de manière plutôt hostile. «Après la parution de «L'Iliade, poème athénien de l'époque de Solon», on a avancé des arguments linguistiques pour le contredire», continue l'enseignante. Selon Richard Janko par exemple, le fait que le /w/ (digamma) avait déjà disparu dans la plupart des dialectes au VIe siècle prouve que le poème d'Homère est archaïque: statistiques linguistiques à l'appui, l'helléniste montre que /w/ est encore bien présent dans l'Iliade, déjà moins dans l'Odyssée. «André Sauge a écrit «Iliade, langue, récit, écriture» pour démonter ces arguments linguistiques, en montrant que les statistiques ne veulent rien dire. L'épopée est une langue élaborée artificiellement et les aèdes avaient sans doute une prononciation particulière. Au VIe siècle, ils continuent à utiliser le digamma dans leurs improvisations même s'il n'est plus parlé dans la rue: sinon on ne le trouverait plus que dans les formules figées de l'Iliade. Or il apparaît aussi ailleurs.»

Selon Alessandra Lukinovich, situer le texte au VIe siècle résout quantité de problèmes linguistiques et historiques. «Car on a créé une mythologie de l'ancienneté du texte et on justifie ses contradictions comme des restes archaïques pour le faire remonter au VIIIe siècle.» Si le poème est une commande de Solon, donc s'il a été écrit tout de suite, cela règle aussi le problème de sa transmission depuis le VIIIe siècle – tous s'accordant à situer sa transcription écrite au VIe siècle (lire ci-dessous).

Réticences injustifiées

Les réticences académiques ne seraient la plupart du temps pas justifiées: les arguments opposés sont recherchés après-coup, selon une idée préconçue dans laquelle on s'efforce de faire entrer le texte, selon l'enseignante. Qui note que la principale réticence est non-dite: «Beaucoup d'éléments de la théorie littéraire et linguistique grecque s'écroulent si on renonce à l'idée que l'Iliade est le plus ancien poème de la littérature antique. Nombre d'hypothèses et d'études sont tout à coup périmées. Et les chercheurs ont construit leur carrière là-dessus.» Le fait que l'auteur ne fasse pas partie du sérail universitaire sert du reste d'argument à ses détracteurs pour décrédibiliser ses thèses. Pour Alessandra Lukinovich, ce qui est importe est qu'il «essaye de restituer la lecture du poème à tout le monde, de montrer qu'il n'est pas la chasse gardée des spécialistes, tout en restant très rigoureux».

 

LE COIN DE CHRONOS

Selon la tradition, Homère a vécu au VIIIe siècle. Deux écoles s'opposent. Une première pense que l'Iliade a été mise par écrit en 780 et témoigne de la guerre de Troie. L'Odyssée, qui raconte le retour de la guerre, a été écrite un peu plus tard. Les deux récits auraient ensuite été transmis oralement par des rhapsodes (des aèdes «dégradés» puisqu'ils ne font que répéter, sans inventer). Au VIe siècle, Solon, et surtout Pisistrate, se chargent de recueillir et d'unifier les textes disparates.

La deuxième tendance soutient que l'Iliade est un récit de la guerre de Troie conçu oralement par un aède au VIIIe siècle, et repris par ses successeurs avec des modifications dues à son statut oral. On a ensuite fixé cette tradition orale par écrit à Athènes au VIe siècle.

André Sauge, lui, défend une autre chronologie:

593-592: réformes de Solon.

585-560: élaboration de l'Iliade, fixée par écrit au plus tard vers 560.

540: conception de l'Odyssée, soit par le même auteur, soit par un poète de la même école. Hypothèse: le texte serait une commande de Pisistrate qui a continué la lutte de Solon contre l'aristocratie. Ulysse voyageant pendant vingt ans avant de rentrer à Ithaque illustrerait l'exil de Pisistrate avant de prendre le pouvoir.

520: remise par écrit de l'Iliade et l'Odyssée dans un alphabet spécial. Adjonction, dans l'Odyssée, de la partie qui met en scène le fils d'Ulysse Télémaque, à l'initiative des fils de Pisistrate. Pisistrate décédé en 526, il s'agit de légitimer sa succession.

330-320: Sous le règne d'Alexandre le Grand, l'Iliade d'Athènes est modifiée, d'abord oralement. Peu avant ou juste après sa mort, on insère les modifications dans le texte.

280: Nomination du premier bibliothécaire alexandrin, chargé de conserver et d'établir les textes. Zénodote, suivi d'Aristophane puis d'Aristarque, exilé en 150, établissent l'édition de l'Iliade. Dès 150, une version sert de référence, copiée sans variations significatives et avec un nombre de vers toujours identique. 

http://www.lecourrier.ch/inedite_iliade