ANIMAUX (VI) Des premières religions aux littératures actuelles, en passant par les fables et les mythes, les animaux peuplent l'imaginaire humain. Ils sont un miroir de la relation de l'homme au monde. Quelques pistes.

 

 

Diabolisés, divinisés, mythifiés: depuis la nuit des temps, sur tous les continents, les animaux sont à la base des récits fondateurs de l'humanité, au coeur de ses échafaudages culturels et idéologiques. «Parler de l'animal, c'est parler de soi-même: l'être humain est un animal!» rappelle Philippe Borgeaud, professeur d'histoire des religions à l'université de Genève. Mais c'est aussi, toujours, parler des dieux. «Tous les récits premiers mettent en scène la relation humains-dieux-animaux, et toutes les religions sont construites autour de ce triangle.»

En Egypte par exemple, les animaux sont «presque un langage», comme le formule Philippe Borgeaud: ils dominent les hiéroglyphes et expriment la nature et les qualité des dieux (Anubis a une tête de chien, Bastet est une femme à tête de chat, Apophis est figuré par un serpent, etc.) – tout comme dans les civilisations indienne, chinoise ou japonaise. Ils sont au centre des représentations cosmogoniques des indigènes d'Amérique du Sud et du Nord, essentiels dans le chamanisme, la mythologie grecque et les fables. Plus près de nous, la littérature abonde toujours de figures animales. Des contes de fée aux loups-garous, des dragons et autres vampires à Moby Dick et Crin Blanc en passant par la figure du chat baudelairien, les animaux expriment les désirs ou les angoisses de l'être humain et traduisent ses relations avec le monde qui l'entoure. Aujourd'hui, les littératures métaphoriques que sont la science-fiction, le fantastique et la fantaisie mettent en scène des enjeux contemporains en réactivant un fonds mythologique commun (lire ci-dessous).

 

DILEMME FONDATEUR

«Les premières représentations préhistoriques figurent des animaux», note Philippe Borgeaud, qui cite pour exemple les fresques de la grotte de Lascaux. C'est que les premiers peuples étaient chasseurs, en contact continu avec le monde animal. Pour les chasseurs, l'animal vient d'ailleurs: «Il renvoie toujours à une sorte d'au-delà, dans un rapport anthropomorphe – dans leurs récits, les animaux vivent dans une sorte de monde parallèle au nôtre, mais invisible.» Lors de la révolution du néolithique (10 000 à 3000 av. J.-C.), le passage de la chasse à l'agriculture et à l'élevage transforme le statut de l'animal, devenu domestique, donc plus proche. Surgissent alors les premières figurations divines – Athéna, Zeus ou Jéhovah –, qui succèdent aux dieux esprits ou animaux. «Les dieux et les sacrifices sont apparus au moment où on passe de la religion de la chasse à la religion de l'élevage. Cela pourrait être lié à une nouvelle ritualisation du rapport à l'invisible», avance l'historien des religions.

Le monde d'alors est magique. L'animal représente des forces et des qualités qu'il ne faut pas contrarier, mais il est également nécessaire aux hommes pour se nourrir, se vêtir, etc. «Toutes les sociétés versent le sang de l'animal, métaphore du sang humain», explique Philippe Borgeaud. «Manger un animal fait ressurgir le fantasme de cannibalisme. D'où la nécessité de ritualiser le meurtre de l'animal, pour ne pas déranger l'ordre du monde et évacuer cette culpabilité fondamentale.» Dans les rituels de chasse, les chercheurs ont ainsi identifié l'existence de «comédies d'innocence», où on fait porter la faute du meurtre à quelqu'un d'autre. Quant aux sociétés de l'élevage, elles ont mis en place le rituel du sacrifice – qui concerne surtout les animaux domestiques. Son origine est expliquée dans de nombreux mythes, et sa pratique souvent définie par les textes religieux.

L'abattage rituel a disparu des sociétés chrétiennes (1), mais il est toujours pratiqué dans l'islam et dans le judaïsme. Globalement, nos sociétés occidentales cachent aujourd'hui le meurtre des animaux derrière les murs des abattoirs, lieux froids et industriels où l'animal, tué à la chaîne, semble réduit à une chose: «Mais c'est aussi une façon de ritualiser», estime Philippe Borgeaud.

Toute culture possède en outre son système d'interdits alimentaires, «qui n'est pas basé sur des raisons diététiques», explique-t-il. Cette classification, qui définit quels animaux sont purs et impurs, soit comestibles ou non (2), est à l'image d'un certain ordre social. «On a montré une homologie entre la manière dont une société classe les animaux (domestiques, sauvages, comestibles ou non) et les règles en vigueur au niveau du mariage (les individus plus ou moins épousables selon leur proximité)», continue M. Borgeaud. D'où la fréquente utilisation de métaphores animales pour qualifier les femmes dans les sociétés primitives – une louve, animal à la fois sauvage et proche du chien, désignait ainsi une prostituée.

  

ETRES HYBRIDES 

Sacrifices et interdits alimentaires s'intègrent dans un système symbolique dont la tâche est de régler les relations entre hommes, dieux et animaux. Mythes et religions représentent souvent des conflits d'origine, où les trois entités doivent se distinguer. Dans la Genèse, les animaux paraissent avant Adam, qui doit les nommer; dans certaines versions, il n'est pas satisfait et Dieu doit créer la femme. Adam et Eve sont chassés du paradis car ils ont mangé le fruit – tabou – de l'arbre de la connaissance. ---

--- Dans les fables, les animaux, anthropomorphiques, servent à distiller une morale. «Universelles, les fables se sont largement diffusées dans le temps et l'espace, note Philippe Borgeaud. On les trouve aussi bien dans l'Egypte ancienne, où des images montrent des animaux qui discutent et vont à l'école, qu'au Japon ou en Grèce.» Les fables du corbeau et du renard, du lion et du rat, ou du renard et de la cigogne sont attribuées au Grec Esope (VIIe siècle–VIe siècle av. J.-C.), inspirateur de Jean de La Fontaine. Plus près de nous, c'est par son célèbre La Ferme des animaux que George Orwell a dénoncé le stalinisme.

Si le monde des fables est stable, celui des mythes abonde en métamorphoses et autres êtres hybrides. Dans la mythologie grecque, les dieux doivent prendre forme humaine ou animale pour apparaître aux hommes, alors que la métamorphose de ces derniers est une punition définitive. Un vaste jeu symbolique qui «propose des énigmes, mais pas de réponses», selon Philippe Borgeaud. D'Ovide à Kafka, les métamorphoses reflètent aussi la peur de l'autre, de l'étranger en soi.

Car l'homme est perplexe devant des forces qui demeurent pour lui mystérieuses: les figures mi-hommes mi-animales reflètent son angoisse face à une frontière entre humanité et animalité perçue comme incertaine. Dans la mythologie grecque, le centaure ou le satyre, mi-chevaux mi-hommes, «mêlent sauvagerie extrême et grande culture», selon M. Borgeaud: parmi les centaures brutaux et sauvages vit ainsi Chiron, grand sage, musicien, éducateur d'Achille et de Jason, qui connaît les plantes et possède des savoirs que les hommes n'ont pas. Quant au dieu Pan, mi-homme mi-chèvre, il a lui aussi un pied dans la nature, l'autre dans la culture.

Ces figures fabuleuses et monstrueuses ont peuplé l'imaginaire religieux jusqu'au Moyen Age. Les gargouilles perchées sur les églises et cathédrales n'ont rien à voir avec les récits bibliques. Ces «grotesques», animaux étranges, se trouvent dans les marges – celles des cartes géographiques, celles des cathédrales. «C'est une façon d'entourer la normalité civilisée par une altérité inquiétante, une survivance du paganisme qu'on n'a jamais vraiment quitté», explique Philippe Borgeaud. Ainsi, le Moyen Age est riche en sorcières, mythes de l'homme sauvage, dragons, monstres imaginaires et autres loups-garous.

 

UN MONDE DEMYTHIFIE

De nos jours, l'industrialisation de la société a éloigné l'homme du règne animal et la science a contribué à le démythifier. Après la psychologie et la psychanalyse, qui ont expliqué nos pulsions inconscientes, l'émergence de l'éthologie a permis de mieux connaître les animaux, devenus du coup moins effrayants. «On était plus loin des animaux au XIXe siècle, quand on ne prenait pas leur souffrance en compte, estime l'écrivain français de science-fiction Claude Ecken. On leur prête aujourd'hui des sentiments et une certaine intelligence.» Nathalie Labrousse, philosophe et spécialiste des littératures de l'imaginaire, voit dans le succès du végétarisme «la redécouverte de la proximité avec l'animal, liée à un interdit alimentaire». C'est aussi le retour d'une certaine culpabilité, alors que des espèces sont menacées et que la planète est en danger.

Mais certaines expérimentations scientifiques posent à nouveau la question des limites entre humains et animaux (3). «Démythifier le monde animal était-il une bonne chose?» s'interroge Lucie Chenu, anthologiste française de science-fiction. «Les mythes créaient des interdits qui permettaient de respecter un certain ordre du monde.» En commençant à démontrer l'interaction nécessaire entre tous les éléments du vivant, la recherche écologique obligera peut-être les humains à repenser le monde entier comme un système.

1) Entre le IIe et le IVe siècle, le christianisme primitif a de plus en plus horreur des sacrifices sanglants. «Chrétiens comme païens sont dégoûtés, et le disent», explique Philippe Borgeaud. C’est alors que s’élabore l’eucharistie: «En s’offrant comme victime à Dieu pour sauver l’humanité définitivement, le Christ se présente comme l’agneau du dernier sacrifice. Après lui, le sacrifice a été aboli.»
2) Beaucoup de ces systèmes interdisent les animaux carnivores; alors que manger du chien est autorisé en Chine, il est tabou
en Europe comme l’a longtemps été le cheval. Ainsi le Gaulois Vercingétorix, chef d’un peuple cavalier, aurait été vaincu à cause
de son refus de manger du cheval lors du siège d’Alésia par les Romains. Affamés, lui et ses hommes ont capitulé.

3) En 2007, le gouvernement britannique a par exemple autorisé la création in vitro de «chimères» dans le cadre de recherches sur les cellules souches: il s’agit de placer des noyaux de cellules humaines au sein d’ovocytes animaux.

 

Cochons, levez-vous!

Du Moyen Age jusqu'au siècle des Lumières, les procès d'animaux ont occupé les tribunaux ecclésiastiques et civils. Les huissiers battaient la campagne pour assigner taureaux, vaches, chevaux, porcs, truies, insectes et autres rongeurs à comparaître. Comme ils ne se présentaient jamais devant les tribunaux, ils étaient excommuniés, parfois sommés de quitter le pays. La sévérité du jugement dépendait de l'ordre dans lequel ils étaient montés dans l'Arche de Noé.

Les accusés étaient principalement des animaux domestiques, proches de l'homme et vivant parfois sous le même toit: on jugeait ceux qui avaient tué ou blessé un humain. Leur intenter un procès était une manière symbolique de régler les problèmes qu'ils posaient, et de responsabiliser leur propriétaire. «Dans l'Antiquité, on faisait des procès aux choses – à une hache, une poutre, qui avaient tué ou blessé», rappelle l'historien des religions Philippe Borgeaud. Jusqu'au XVIIe siècle, on pensait que, puisque toutes les créatures étaient l'oeuvre de Dieu, les animaux avaient aussi une âme, relève Michel Porret, professeur d'histoire à l'université de Genève. «Il pouvait donc y avoir de mauvais animaux, des pécheurs, qu'il fallait juger et punir.» La question de l'âme et de la responsabilité des animaux suscite alors des débats animés, signe d'une volonté de définir le rapport entre bêtes et humains en l'inscrivant dans un ordre du monde défini par la loi divine.

Nettoyer la communauté du mal

A Lausanne, en 1451, on intente un procès contre les vers et les sangsues. «On amène des bocaux de sangsues devant les juges car elles infestaient les eaux douces, raconte Michel Porret. C'est aussi un geste hygiéniste: on détruit les mares où sont les sangsues. Mais comme elles sont des créatures de Dieu, on ne peut pas le faire sans procès.» Ces procès sont ecclésiastiques, rituels, souvent accompagnés de processions d'exorcisme pour se débarrasser des bêtes indésirables – comme dans la baie de Marseille, envahie par des dauphins à la fin du XVIIe siècle. «C'était une réponse à des fléaux qu'on ne comprenait pas vraiment.»

En 1437, à Bâle, un coq est accusé d'avoir pondu un oeuf. Il est arrêté et brûlé: par son crime, il a échappé aux lois de Dieu. «On lui prête un caractère satanique: le brûler était une façon de nettoyer la communauté du mal, le rituel du bûcher étant expiatoire. Brûler une sorcière participait du même imaginaire.» Associés par l'Eglise chrétienne au diable et à la sorcellerie, les chats ont ainsi été victimes de massacres entre le XVe et le XVIIe siècle. Ils ont été tourmentés et torturés de mille façons: jetés du haut des tours, pendus, maçonnés vifs dans les murs des maisons, et très souvent brûlés... Les feux de la Saint-Jean seraient issus de cette sinistre coutume: on capturait les chats de la ville dans des sacs que l'on jetait dans des bûchers géants.

«On projette alors le mal humain sur les animaux», résume Michel Porret. La relation entre l'homme, la nature et le mal reste peu explorée. Le mal existe-t-il dans la nature? S'il vient de Dieu, un rituel d'expiation est nécessaire. «A la fin du XVIIe siècle, lors de ce qu'on appelle la crise de conscience européenne, on commence à naturaliser le mal: il vient de la nature, qui est imparfaite. Elle devient autonome: les phénomènes naturels ne sont plus perçus comme des manifestations de la colère divine, mais s'expliquent par les lois naturelles.» C'en est alors fini de l'idée de l'intercession maléfique. «On ne pense plus que l'individu – sorcières, animaux – puisse agir directement sur Dieu ou les forces du mal.»

Dès le XVIIIe siècle, on décide que les animaux n'ont pas d'âme, donc pas de responsabilité, et on punit le propriétaire. «La fin des procès envers les animaux est l'un des signes du désenchantement du monde.»

 

Fantaisie et science-fiction: le mythe retrouvé

Les animaux des romans et poèmes des siècles derniers restent imprégnés des valeurs et qualités que leur ont attribué les mythes grecs et judéo-chrétiens. Aujourd'hui, ce sont surtout les littératures de l'imaginaire – fantastique, fantaisie et science-fiction – qui sont les plus promptes à réutiliser cette symbolique animale. «On va chercher dans les mythes de quoi alimenter l'imaginaire actuel, explique l'auteur français de science-fiction Claude Ecken. Ceux qui mettent en scène des animaux sont un miroir qui reflète toujours les mêmes relations; les choses ont été posées il y a longtemps.» C'est donc en basant leurs mondes inventés sur des images familières de l'inconscient collectif que fantaisie et science-fiction (SF) traitent de préoccupations contemporaines de façon métaphorique.

Héritière de la mythologie et des contes de fée, la fantaisie met en scène un passé fantasmé, médiéval ou mythologique, qui réutilise beaucoup d'animaux merveilleux – chimères, basilic, centaures, dragons, etc. Pour Nathalie Labrousse, «le succès actuel de cette littérature vient d'un retour de la nostalgie. On cherche à sortir d'un monde froid et à le ré-enchanter.» Professeure de philosophie, codirectrice de l'Encyclopédie des littératures de l'imaginaire qui sortira prochainement à l'Atalante et responsable pédagogique du festival les Utopiales, elle a étudié la manière dont le totémisme animal est réutilisé dans la fantaisie et la SF. Idéologie élaborée par l'Occident au XVIIIe siècle plutôt que réalité ethnologique, le totémisme reflète le rêve du bon sauvage selon Rousseau. La fantaisie récupère notamment les classifications du totémisme clanique: un clan s'identifie à un animal, qui lui sert de symbole pour se définir et se différencier des autres. Comme dans la symbolique chrétienne, les rats ou les serpents1 sont perçus comme froids, pervers: les clans associés sont dépréciés. «Quand Harry Potter découvre qu'il parle la fourchelangue, la langue des serpents, il pense qu'il est lié au mal.»

Les animaux de la fantaisie restent par ailleurs associés à leurs caractéristiques anciennes. Le cheval par exemple est perçu comme brutal et utile; il apparaît dans son double aspect de cavalier (qui ne respecte pas la décence) et de chevalier (dressé, décent). Il peut donc être positif, comme le cheval elfique chez Tolkien, ou porteur de cauchemars comme le cheval de nuit d'Anthony Piers – en anglais, «nightmare» signifie littéralement jument de la nuit... Familier et mystérieux, le chat demeure une créature en lien avec l'invisible, lié au feu, doué de télépathie, associé à la féminité, à la fois ange et démon. Autres avatars du totémisme: les «animaux-garous», où «l'homme n'a pas réussi à demeurer humain dans le lien avec l'animal, explique Nathalie Labrousse. Cela reflète la peur et le désir de l'homme vis-à-vis de son l'animalité.»

Sur le mode de l'anticipation, la SF reprend ce thème dans ses figures de monstres, extra-terrestres et autres zombies. Cet étranger est plus terrifiant encore s'il est menace intérieure (La Chose ou la série des Alien). La SF «pose à sa manière la question de la place de l'animal dans notre société, de la façon dont on détruit la nature, mais aussi de la conscience, de l'intelligence, et de ce qui définit finalement l'humanité», conclut Claude Ecken.

1) 1 Symbole négatif dans la tradition chrétienne, le serpent est positif chez les peuples archaïques: son venin était utilisé pour
fabriquer des médicaments et sa mue représentait la résurrection. Un vestige de cette époque a subsisté: un serpent orne toujours le logo des pharmaciens et des médecins.

 

Qui a peur du loup?

La figure du loup-garou, cet homme qui prend les attributs d'un loup pour traquer ses semblables les nuits de pleine lune, émerge entre le VIIIe et le Xe siècle. Elle naît de la peur du loup, fondée sur des attaques bien réelles – qui ont aussi donné naissance à la légende du monstre du Gévaudan sous l'Ancien Régime. «Le loup-garou est l'une des dernières formes de chamanisme dans le monde chrétien», estime l'historien Michel Porret. Comme les vampires, il est une créature du diable et craint le sacré: on s'en protège notamment avec de l'eau bénite.

«Au XVIe siècle, le loup-garou symbolise une forme de folie, qui touche des hommes en déficit de masculinité», continue Michel Porret. En psychiatrie, on appelle aujourd'hui «lycanthropie» la monomanie selon laquelle le malade se croit changé en loup. Le loup-garou représente aussi une figure sexuelle, reprise par le cinéma fantastique dès les années 1930.

Depuis la fin du XIXe siècle, la figure du loup a évolué. L'industrialisation de la société et la confrontation à la barbarie de l'homme ont relativisé le danger. «Le XXe siècle remet en cause l'image du loup prédateur, le méchant des contes, explique l'auteure de science-fiction Lucie Chenu. On commence à en rire – avec Tex Avery – et à le protéger. Le film Wolfen (1981) montre des scènes du point de vue du loup.» L'image d'un loup devenu «bon», qu'on tente aujourd'hui de réintroduire après avoir passé des siècles à vouloir s'en débarrasser, montre «l'évolution de notre relation au monde animal».

 

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