MEDIAS La RST a lancé jeudi sa nouvelle émission culturelle, La Puce à l’oreille. L’occasion de s’interroger sur le traitement réservé aux arts dans les médias de service public, avec quelques acteurs du milieu et Alexandre Barrelet, chef de la culture de la Radio télévision suisse.

 

 

La Puce à l’oreille? C’est le nom du nouveau magazine culturel itinérant de la Radio télévision suisse (RTS), qui a pris cette semaine la place de Tard pour bar, talk-show animé depuis deux ans par Michel Zendali. Le jeudi soir, La Puce à l’oreille invitera trois personnalités à commenter chacune un événement culturel: l’idée est de croiser les regards et d’oser la transversalité afin de toucher un public élargi. Le concept s’inspire de Quartier libre, diffusé jusqu’en juin dernier sur la chaîne privée genevoise Léman Bleu et déjà animé par Iris Jimenez. L’ex-speakerine de la RTS fait donc son retour sur la chaîne publique pour présenter La Puce à l’oreille, coproduite par la société privée Point Prod – dont le directeur David Rihs est lui aussi un ancien de la RTS.

Les médias suisses de service public ont une mission d’information, de formation, de culture et de divertissement. Comment la radio et la télévision romandes remplissent-elles leur cahier des charges en ce qui concerne la culture? Si elles jouent un rôle important en tant que vecteurs de diffusion d’émissions de grande qualité – ainsi de la série Histoire vivante sur la Première et la RTS, qui propose en outre une offre documentaire exceptionnelle –, comment parlent-elles de culture? Qu’en pensent les acteurs du milieu et quelles sont leurs attentes? Prises de température.

«La radio propose d’excellentes émissions, mais la visibilité accordée aux arts et à la culture en Suisse romande est selon moi catastrophique à la télévision», déplore Michèle Pralong, codirectrice du théâtre genevois du Grütli. «Je pense que la RTS est en dessous de sa mission de service public. La place pour réaliser de vrais dossiers disparaît.» Directeur du Mamco à Genève, Christian Bernard relève lui aussi la qualité des émissions culturelles à la radio, notamment sur Espace 2. «Mais la télévision a déserté ce territoire depuis longtemps: il n’y a plus de lieux pour prendre le temps de débattre de la culture. En seize ans de direction du Mamco, je n’ai pas été invité plus d’une heure et quinze minutes au total pour parler de mon musée.» On l’appelle en revanche pour faire les nécrologies d’artistes...

 

Critique ou promo?

Jugements trop sévères? Une approche approfondie de la culture est-elle impossible à la télévision? Quelle est exactement sa place à la RTS? La chaîne publique propose une émission phare hebdomadaire – au moment de nous répondre, nos interlocuteurs n’avaient pas encore vu La Puce à l’oreille. Deux autres émissions ont une régularité et une visibilité moindres: Chut, qui suit des musiciens et des orchestres, et Préliminaires, reportages sur divers événements culturels. Enfin, la culture fait parfois une apparition au Téléjournal. Une présence appréciée. «L’info joue le jeu, note le cinéaste Fernand Melgar (La Forteresse). Le TJ fait très bien son boulot, en couvrant les festivals par exemple.» Directrice de l’Arsenic à Lausanne, Sandrine Kuster apprécie les quelques minutes consacrées aux arts visuels que la journaliste Anne Marsol produit et glisse dans le TJ: «Des petites incursions qui vont à l’essentiel, mais exigent un gros travail en amont. Je préfère quand il y a peu, mais bien.» Elle regrette ainsi la tendance de la RTS à «faire du talk-show, sans être aussi douée que les Français pour cela».

Conçu en effet comme une émission-débat, Tard pour bar réunissait diverses personnalités culturelles autour d’un thème. Le problème, selon Michèle Pralong, est que «l’émission peinait à se positionner: ses débats se situaient-ils sur un plan artistique ou sociologique? Les artistes invités devaient s’exprimer sur les thèmes de leurs œuvres plutôt que sur leur démarche artistique, dans une sorte de flou par rapport à la nature du questionnement posé. On retrouve cette confusion de manière générale dans les médias: où se tient-on, entre l’annonce et la critique?»

Une confusion des genres qui tient peut-être aussi à la diminution du temps consacré à un sujet. Même à la radio, où le rendez-vous quotidien Dare-Dare a réduit ses formats, relève Michèle Pralong. «L’émission reste excellente. Mais un format court force au marketing, à la promo: le temps manque pour argumenter, il faut mettre des étoiles... On entre alors dans une logique terrible de classement, de compétition.» Jean Perret, lui, a bénéficié d’une importante couverture médiatique en tant que directeur du festival Visions du Réel. Mais au fil des ans, l’actuel responsable du Département cinéma à la Haute école d’art et de design de Genève a constaté la «lente dégradation de la critique et de l’espace rédactionnel» imparti à la culture. «Côté cinéma, la RSR fait bien son travail, mais la RTS accuse un déficit énorme. A quand une émission culturelle qui ne soit pas une suite de clips?»

 

Domaines absents des écrans

C’est aussi cette vitesse que Franz Treichler, chanteur et fondateur des Young Gods, reproche à la TV, même si Tard pour bar était «une bonne tentative». «Malheureusement, on n’y écoute pas vraiment vos réponses. Le présentateur est rivé à son oreillette, pressé par le timing. Et on ne laisse pas le temps à une émission de s’installer, de trouver son public.» Est-ce pour cela que les livres ont déserté le petit écran? Ils nécessitent du temps. «Il faut pouvoir réfléchir à ce qu’on dit, entrer dans le sujet de façon approfondie, note Caroline Coutau, des Editions Zoé. Le livre n’est pas juste un produit qu’on vend.»

Sandrine Kuster rêve d’une télévision «ambitieuse plutôt que sympathique, qui mette en avant les nombreuses propositions d’un très haut niveau culturel que nous avons en Suisse – les étrangers qui passent par l’Arsenic sont toujours impressionnés par l’offre locale!» Car le corollaire de ces reproches, c’est que la TV ne reflète pas assez la richesse de la vie artistique romande. Des pans entiers de la création régionale sont tout simplement absents de l’écran, dans tous les domaines artistiques. Le chanteur vaudois Michel Bühler regrette ainsi la proportion minime de chanson indigène à la RTS. Dans son essai La Chanson est une clé à molette, à paraître à Pâques chez Campiche, il s’insurge contre le fait qu’en octobre, à l’occasion du Sommet de la Francophonie à Montreux, la RTS a consacré un grand gala à «40 ans de tubes» où «on n’a pas entendu un air de chez nous». Et Bühler de citer les relevés de la diffusion de chansons sur les radios nationales: la Première, Option Musique et Couleur 3 proposent moins de 40% de chanson francophone (dont à peine plus de 3% d’origine romande) contre 55% en anglais.

 

Trop «intello»?

Autre exemple: la programmation expérimentale du Grütli n’a jamais été abordée à Tard pour bar. Comme le livre, le théâtre et l’art contemporains sont les grands absents de la lucarne. «Ils sont victimes d’un a priori, suspectés d’intellectualisme ou de trop grande complexité, regrette Michèle Pralong. Les animateurs jouent alors l’avocat du diable en disant ‘on n’y comprend rien à votre truc’, pour se mettre au niveau d’un spectateur supposé idiot.» Une attitude qui empêche par ailleurs le vrai travail de médiation artistique et le dialogue autour des œuvres. De même, Fernand Melgar goûte peu le ton «cynique et superficiel» de Tard pour Bar. «Tirer sur des artistes soi-disant ‘élitistes’, comme a pu le faire parfois Michel Zendali, c’est du populisme. Nous avons en Suisse une culture vivante reconnue, mais aussi fragile face aux attaques de l’UDC. Je regrette Illico, plus inventive que Tard pour bar, qui parlait de culture de manière libre et décontractée.»

 

Rêves d’émissions

Est-il vraiment impossible d’aborder des sujets supposés non «grand public» à la télévision? Pas sûr. «C’est possible pour les domaines de l’économie ou des sciences, pourquoi pas pour la culture?» s’interroge l’artiste contemporaine et curatrice Donatella Bernardi. Elle cite l’exemple de l’Allemagne où l’écrivain, producteur et réalisateur Alexander Kluge a obtenu sur plusieurs canaux privés de larges tranches horaires entièrement dédiées à la culture. Jean Perret salue de son côté l’émission de la télévision alémanique Literatur-Club, animée entre 1994 et 2003 par Daniel Cohn-Bendit, où quatre critiques littéraires proposaient des livres et en débattaient, «tout en s’écoutant les uns les autres». Il fait aussi l’éloge de Discorama, diffusé en France entre 1959 et 1975. Caroline Coutau, elle, cite pour modèle Ce soir (ou jamais!) animée quatre fois par semaine par Frédéric Taddeï sur France 3. «Le livre y est mis à la même hauteur que la politique et la culture en général. Il est possible d’en parler de manière vivante et approfondie. Je rêve d’une émission hebdomadaire – ou au moins mensuelle – sur les livres à la télé, avec un génial animateur, érudit, fin, léger, au courant et à contre-courant. Mais ça n’intéresse pas du tout la RTS.» Rien n’a remplacé les émissions littéraires de Florence Heiniger (le dernier rendez-vous de Sang d’encre date de mai 2007).

Le livre conserve en revanche une place privilégiée à la radio, qui lui consacre plusieurs plages quotidiennes. Si nos interlocuteurs se montrent sévères avec le petit écran, tous saluent la qualité des émissions culturelles radiophoniques et l’importance d’Espace 2 où Dare-Dare, Zone critique et Entre les lignes, pour ne citer que ces rendez-vous, suivent de près le travail des créateurs d’ici et d’ailleurs.

La Première n’est pas en reste. Michel Bühler pointe l’émission Aquaconcert, qui «parle de musique classique avec humour et intelligence». Franz Treichler salue le travail de Gérard Suter avec Radio Paradiso, et l’opération Label Suisse de la RTS qui offre au public un large panel de découvertes. Quant à Couleur 3, trublion de la RTS, c’est pour Franz Treichler un cas à part: «Il suffit de voyager en Europe en passant la bande FM pour s’en rendre compte. Il existe bien sûr France Culture, mais c’est beaucoup moins populaire.»

Michèle Pralong espère du coup que grâce à la convergence (1), la radio «contamine la télévision de façon positive». C’est que les médias ont une responsabilité par rapport au nécessaire renouveau de la critique. «L’art contemporain scénique, graphique, etc., est en invention permanente, le système des normes a explosé et le regard critique doit pouvoir accompagner cette invention.» La presse écrite relate et analyse après-coup l’expérience esthétique; la directrice du Grütli imagine que cette critique de la réception pourrait aller de pair avec une «critique de l’accompagnement» à la radio et à la TV. Grâce à leur dimension d’immédiateté, les deux médias pourraient davantage refléter et questionner l’évolution du travail artistique, dans un dialogue qui participe de son élaboration. «Cela demande de prendre le temps de comprendre où sont les questionnements, et comment l’art les déplace.»

Avec la collaboration de MLR, RMR et SSG

 

1 La convergence désigne le rapprochement entre la radio et la télévision publiques, regroupées à présent au sein de la Radio télévision suisse.

 

 

La Puce à l’oreille

La nouvelle équipe de La Puce à l’oreille s’est largement exprimée dans les médias sur le concept de l’émission: réunis autour d’Iris Jimenez, trois invités sont amenés à partager chacun une expérience culturelle. Une approche «gourmande» de la culture, selon la présentatrice, afin de donner des envies de sorties et de découvertes. Cette première réunissait l’acteur Christophe Lambert (qui vient de publier La Fille porte-bonheur), l’humoriste et chanteur Thierry Romanens (qui signe un nouveau CD et un spectacle sur des textes du poète Alexandre Voisard), et Marie-Thérèse Bonnadona, directrice  du Club 44 de La Chaux-de-Fonds, où se déroulait l’émission itinérante. Attablés dans un café, tous trois ont raconté leurs impressions de spectateurs et d’auditeurs. Ton détendu, humour, brièveté des sujets: l’atmosphère était à la légèreté, et l’ambition de parler culture de manière vive et plaisante semble atteinte. Avec ses 40 petites minutes pour aborder une foule de spectacles, l’émission s’apparente à un agenda culturel plutôt qu’à un lieu de débats ou de critique plus approfondie.    

 

«La télévision n’est pas un média pointu»

Après deux ans et demi à la tête d’Espace 2, chaîne culturelle de la radio romande, Alexandre Barrelet dirige aujourd’hui la rédaction culturelle de la Radio télévision suisse (RTS). Convergence oblige, il est responsable des contenus culturels pour la radio, la télévision et le multimédia. Et chef d’une septantaine de journalistes estampillés «culture», dont la majorité formés pour la radio. C’est lui qui a chapeauté la mise sur pied de La Puce à l’oreille avec David Rihs, de la société Point Prod. Entretien.

 

En février dernier, on apprenait que la RTS confiait son émission culturelle phare à une société privée, ce qui avait fait grincer des dents à la RTS. Pourquoi ce choix?

Alexandre Barrelet: Point Prod est venu nous proposer un concept qui avait bien marché sur Léman Bleu et qui nous a convaincus; au même moment, l’animateur de Tard pour bar Michel Zendali faisait part de sa fatigue. L’occasion a fait le larron. Cela n’a rien d’exceptionnel, les coproductions sont fréquentes à la RTS. Mais il y a bien eu des remous au sein de la RTS, où certains se sont sentis dépossédés. Nous prévoyons cependant des passerelles: chaque plateau de La Puce à l’oreille invitera un journaliste de la RTS. Il s’agira souvent de collaborateurs de la radio, qui compte le plus de journalistes culturels spécialisés (la première émission a accueilli Anne Gillot, spécialiste de la musique contemporaine sur Espace 2, ndlr).

 

Pourquoi changer de formule? Tard pour bar, lancé en septembre 2008, ne donnait-il pas satisfaction?

– Non, ce n’est pas cela. Le taux de renouvellement est assez courant chez nous et ailleurs, malgré quelques contre-exemples historiques comme Apostrophes (l’émission a été animée par Bernard Pivot de 1975 à 1990, ndlr). Produire une émission est astreignant. Après deux ou trois ans, les équipes se fatiguent, elles ont l’impression de tourner en rond et d’inviter toujours les mêmes interlocuteurs. La place culturelle romande est elle aussi en constante mutation. Il est donc sain de remettre les compteurs à zéro. Ce n’est pas une question d’audimat. Entre le prime time, à 20h, et ce qu’on appelle le «second rideau», à 22h45, il n’y a pas d’hémorragie massive des téléspectateurs mais un ré-aiguillage: cet horaire n’est donc pas une case niche mais correspond à la deuxième partie de la soirée. Tard pour bar avait une audience tout à fait convenable, davantage qu’Espace 2 aux mêmes heures.

 

Si la programmation d’Espace 2 est très riche, il semble plus difficile de parler culture à la télévision. Pourquoi?

– C’est vrai. Historiquement, la télévision est un média généraliste qui couvre aussi bien l’info que le sport, les variétés, etc. Depuis plusieurs décennies en Suisse, nous avons une radio nationale adaptée aux trois régions linguistiques et qui dispose d’une chaîne spécialement dédiée à la culture. Espace 2 n’a ainsi pas la même approche de la culture que la télévision, ni le même réservoir de sujets potentiels. Cette différence structurelle entre les deux médias est fondamentale. L’autre différence majeure, c’est que la radio est un média léger et peu onéreux alors que le coût par minute de la télévision est impressionnant. La retransmission d’un concert classique à la TV coûte dix à vingt fois plus cher qu’un enregistrement radio, pour une plus-value de l’image très relative. La radio est et restera ainsi le média privilégié pour beaucoup d’événements culturels.

 

Qu’implique cette vocation généraliste de la télévision  dans son traitement de la culture?

– La TV n’est pas un média pointu. Elle ne peut pas se permettre des émissions aussi approfondies que celles d’Espace 2 mais se doit de toucher le plus de téléspectateurs possible. Si chacun est consommateur de culture, elle est une matière qui rassemble autant qu’elle divise; l’identification à un type de musique va souvent de pair avec le rejet des autres. Il est donc impossible de fédérer une majorité d’auditeurs ou de téléspectateurs. Dans La Puce à l’oreille, nous avons choisi de varier les objets et de croiser les domaines, les regards et les expériences, dans une optique de décloisonnement. Entendre un non-spécialiste parler d’un spectacle ou d’une exposition peut toucher plus largement et susciter des envies de découvertes.

 

La critique a-t-elle sa place à la télévision?

– Nous essayons de faire de la critique au sens noble du terme, de l’analyse. Libre aux invités de La Puce à l’oreille de prendre le recul pour critiquer: le but n’est pas de faire la promotion des spectacles mais de garder une distance par rapport à l’objet culturel. Ces invités ne seront d’ailleurs pas n’importe qui – dans quinze jours, nous recevrons Zabou Breitman. Enfin, les journalistes spécialisés de la radio seront invités justement pour aller au-delà du compte rendu impressionniste des expériences culturelles. Mais il faut reconnaître que la critique est un exercice verbal avant tout, qui a sa place naturelle à la radio ou dans la presse écrite. Il me semble un peu vain de poser une caméra face à quelqu’un qui parle pendant 5 minutes.

 

Certains arts sont-ils plus faciles à aborder à la télévision? La littérature, par exemple, a globalement disparu des écrans.

– C’est un peu comme pour la critique: la littérature fonctionne si bien dans l’écrit et l’oralité, que lui apporte l’image? Apostrophes ressemblait à une émission de radio filmée. Il existe aujourd’hui une grande attente par rapport à l’image, et il est difficile de scénariser une émission littéraire à la télévision. Et puis nous sommes dans un tout petit pays, on ne peut être que modeste quand on voit les invités des plateaux parisiens autour de la littérature... Il est difficile d’inviter ces grands noms chez nous.

 

La vie littéraire romande est pourtant très riche.

– Ses auteurs sont invités tous les jours sur Espace 2! Mais nous allons réintroduire plus de littérature dans La Puce à l’oreille, même si cela restera moindre que ce qu’on peut attendre de la radio. La convergence n’est pas une manière de nous dédouaner, mais de réfléchir à la complémentarité entre radio et télévision.         Propos recueillis par APD

 

 

Quelques chiffres.

• En 2010, Tard pour bar a affiché une moyenne annuelle par émission de 26 000 téléspectateurs et un taux de pénétration de 126 000, soit autant de personnes qui ont vu au moins une partie del’émission.

Elle a réalisé 9,3% de parts de marché.

• La première de la Puce à l’oreille a réuni jeudi 45 000 téléspectateurs, avec un taux de pénétration de 138 000 personnes, pour une part de marché de 16,9%.

• En 2010, Espace 2 a eu un taux de pénétration moyen de 112 000 auditeurs par jour, pour une part de marché de 2,9%.

 

Voir.

La Puce à l’oreille, les jeudis à 22h45 sur RTS1.

http://www.lecourrier.ch/frequence_culture