ECRITURE THEATRALE Quel est le statut des auteurs de théâtre en Suisse romande? Radiographie d’une question sensible, avant un débat organisé la semaine prochaine à Lausanne.

 

 

«Petites misères en Suisse romande», c’est le titre du concours d’écriture de pièces de théâtre lancé en mai dernier par les associations Tulalu!? et Poudre d’âmes, dans le but de mettre en valeur l’écriture théâtrale romande. Elles étaient loin de soupçonner que le thème «pouvait aussi se référer à la condition des auteurs de théâtre de la région», écrit Carole Dubuis, responsable de Tulalu!?, dans son introduction au dernier numéro du journal littéraire Le Persil, qui accueille six textes lauréats du concours. «Nous souhaitions mettre en valeur leurs piécettes, mais ce concours nous a confrontés à une foule de questionnements sur la place de l’auteur de théâtre suisse romand», poursuit Carole Dubuis. Les auteurs d’ici sont-ils connus du public? Sont-ils assez soutenus et mis en valeur? Comment se faire publier? Comment passer du texte à la scène? Devraient-ils être davantage impliqués dans le processus de création d’un spectacle?

Pour y réfléchir, Tulalu!?, qui promeut la littérature romande à travers des rencontres mensuelles, et Poudre d’âmes, qui veut valoriser le travail de création théâtrale des auteurs de la région, organisent un débat vendredi 31 janvier 2014 prochain au Théâtre Le Lapin Vert, à Lausanne. Après la lecture par des comédiens de quatre des textes lauréats (Consensus, d’Adrienne Bovet, Le Piège à guêpes de Guy Chevalley, Agence 4 d’Alexandre Friederich et Chienne de vie de Giancarlo Copetti), on discutera de la place de l’auteur de théâtre en Suisse romande avec Nadège Reveillon, auteure et éditrice, le dramaturge Olivier Chiacchiari et le metteur en scène Cyril Kaiser. Tour d’horizon.

UNE VIE EPHEMERE

Premier constat: la région foisonne de scènes et de projets, le vivier des dramaturges est riche, le théâtre est bien soutenu par les collectivités publiques et autres organismes. Si nos interlocuteurs sont conscients de ce dynamisme, ils relèvent qu’il est toutefois impossible de vivre en tant qu’auteur de théâtre en Suisse romande. «Le but n’est pas de se plaindre, mais de poser un diagnostic sur les raisons qui rendent la situation difficile», précise Olivier Chiacchiari. Car s’ils peuvent parfois se consacrer plus confortablement à l’écriture grâce aux bourses et prix reçus, tous les dramaturges ont un autre métier – comme d’ailleurs les écrivains romands en général.

C’est que le bassin lémanique est exigu, les possibilités limitées. «Une pièce est jouée au maximum vingt ou trente fois, on reçoit quelques milliers de francs de droits d’auteur, et elle est rarement remontée, remarque Olivier Chiacchiari, qui a écrit une vingtaine de pièces, aucune n’ayant été reprise en Suisse romande. «Un metteur en scène qui monte un auteur local veut que ce soit une création originale. La vie d’une pièce étant éphémère, il nous condamne à produire toujours plus. Malgré mes vingt pièces, si j’arrête, tout s’arrête.» Même son de cloche chez Nadège Reveillon. «Il y a forcément moins de salles qu’en France et c’est difficile de mettre en route une tournée pour une pièce romande. Ainsi, un ou deux ans de travail représentent une ou deux semaines de vie pour un spectacle.» Dans cette lutte incessante contre l’oubli, le statut du texte de théâtre, qui attend l’incarnation du comédien pour exister, participe de cette volatilité. «Que mes pièces puissent être éditées est un immense plaisir: c’est moins éphémère, plus concret», relève Olivier Chiacchiari.

Auteur est un «métier qui rapporte très peu», renchérit Dominique Ziegler, dramaturge et metteur en scène. «Je suis verni par rapport à beaucoup: le public est au rendez-vous. Mais même si je remplis les salles, les droits d’auteur sont un bonus, seule la mise en scène rapporte. Il y a souvent un décalage entre ce que le public perçoit et la réalité professionnelle: je ne pourrais pas vivre sans mon travail d’enseignant au Collège.» Pour Le Trip Rousseau, Dominique Ziegler a été payé globalement en tant qu’auteur-metteur en scène: autant dire que le cachet de l’écrivain était inexistant. «Sa spécificité n’est pas reconnue.» Selon lui, c’est que la forme a pris le dessus sur le contenu depuis la moitié du XXe siècle. «Nous sommes dans une époque de l’apparence où il faut un discours scénique avant le discours de fond, où l’on apprécie un auteur qui casse la forme tandis que les auteurs de théâtre populaire ou humoristique sont considérés comme ringards.» Il y a pourtant un public pour le théâtre documenté, comme le prouve l’accueil reçu par ses pièces.

Enfin, si les commandes d’écriture paient davantage, «l’auteur reste le moins rémunéré de toute la production», remarque Olivier Chiacchiari, qui alterne commandes et œuvres personnelles «pour ne pas se perdre». Mais tous n’en sont pas friands côté metteurs en scène. Pour Joseph Voeffray, codirecteur du Pulloff à Lausanne, la commande est trop risquée: «On ne sait pas ce qui va en résulter quand on s’engage à le monter.»

Il est par ailleurs difficile de sortir des frontières cantonales. «Eugène n’est pas connu ici, moi pas à Lausanne...», sourit le Genevois Olivier Chiacchiari. Et si ces deux pôles sont riches en scènes et en moyens, c’est moins le cas des autres cantons romands. Les traductions ont donc offert à Chiacchiari une bouffée d’air: grâce à Pro Helvetia, certaines de ses pièces ont été traduites en russe, allemand et espagnol. La Preuve du contraire a été jouée au Chili et en Argentine, à Bâle, Berne et Vienne.

ECRITURE ET PLATEAU

Pour tous, la priorité est que les théâtres montent des textes romands. Mais un dramaturge local est souvent un pari risqué. «Nul n’est prophète en son pays, confirme Joseph Voeffray. Il y a trois ans, je voulais monter une pièce de Jacques Probst mais je n’ai reçu d’argent ni de la Ville ni du canton. Ceci deux ans de suite. Alors que je n’ai pas eu de souci à monter un auteur belge...» La dramaturge Nadège Reveillon fait le même constat. «On nous lit très peu», ajoute-t-elle. Elle qui vient de l’art contemporain s’étonne aussi du manque de réflexion sur le théâtre contemporain en Suisse romande: «Chez les auteurs, il n’y a pas de conscience de l’impact de son écriture par rapport à l’histoire du théâtre, de l’empreinte qu’on peut laisser sur notre discipline. Il faudrait se rencontrer, faire circuler les textes. C’est important de savoir se situer.»

La solitude de l’auteur revient dans toutes les bouches. Quels liens entretient-il avec le milieu théâtral? «Les auteurs reclus, je n’en connais plus, lance Jolanda Herradi, de la Société suisse des auteurs. Ils sortent beaucoup et fonctionnent en réseaux, par affinités.» Joseph Voeffray pense, lui, qu’ils sont souvent loin des réalités de la mise en scène et que ceux qui la pratiquent aussi s’en sortent mieux. Et de regretter que tous ne soient pas forcément intéressés à collaborer sur le plateau. L’écriture et la scène sont de fait deux moments distincts pour Anne-Frédérique Rochat, comédienne, romancière et dramaturge. Trois de ses pièces ont été montées, dont une en France, et deux sont en cours de production. Elle n’est jamais intervenue pendant les mises en scène, mais fera bientôt l’expérience de l’écriture à quatre mains pendant les répétitions de l’une de ses pièces au 2.21. «L’écriture de plateau exige une grande confiance mutuelle.»

Pour Nadège Reveillon, «être joué est aussi une manière d’apprendre notre métier». Elle ne pense pas à la mise en scène au moment de l’écriture. «J’écris comme une musique, une partition pour comédiens. Peu de didascalies, seulement du texte: il ne se passe rien sur scène, le personnage se transforme non dans l’action mais par la parole, qui libère.» Vénus a été montée aux Osses par Gisèle Sallin, et Cyril Kaiser rêverait de mettre en scène Louise-Augustine. Directeur du Théâtre du Saule Rieur à Clarens, il se dit fasciné par cette pièce. Lui travaille régulièrement avec des auteurs romands – sa dernière mise en scène, Bingo d’Antonin Moeri, a été produite hors des canaux officiels – et collabore souvent à l’écriture. Il planche actuellement sur une pièce autour du 1500e anniversaire de l’Abbaye de Saint-Moritz avec Alain Bagnoud, et a coécrit ses spectacles sur Calvin et Rousseau avec Catherine Fuchs, improvisant avec sa troupe entre les scènes historiques rédigées.

Si des Joël Pommerat ou Christian Geffroy Schlittler travaillent sans la médiation de l’auteur, privilégiant l’écriture de plateau à partir d’improvisations, d’autres portent les deux casquettes. C’est le cas de Marielle Pinsard, Julien Mages, Eugène, Marie Fourquet, Jérôme Richer ou Dominique Ziegler, pour ne citer qu’eux. «Cela s’est fait naturellement, dit ce dernier. Etre auteur signifie dépendre du désir d’un metteur en scène. Avoir développé cette double activité est un atout.» Il apprécie également le plaisir du travail collectif qui fait suite à la solitude de l’auteur, quand les virtualités du texte s’incarnent et se transforment dans une aventure collective.

UN COMPLEXE ROMAND

Autre problème, celui de la représentation symbolique. «Il n’y a pas de réflexion sur ce qu’est l’auteur, pourquoi il est important, continue Dominique Ziegler. Nous ne sommes pas dans un pays qui valorise ses écrivains et ses intellectuels. Les gens de lettres ne sont pas mis en avant et ce n’est pas dans nos mœurs d’en être fiers.» La Suisse romande cultiverait par ailleurs une forme de complexe par rapport à la France, et Genève une fibre calviniste qui inhibe la reconnaissance des talents. «C’est quelque chose que les Alémaniques ne connaissent pas, note Olivier Chiacchiari. Il y existe une tradition du succès: Zurich était la capitale du théâtre pendant la dernière guerre, il y a eu Frisch et Dürrenmatt, Urs Widmer et le succès international de Top Dogs, Lukas Bärfuss...»

Dominique Ziegler déplore de son côté le manque de curiosité et de vision des autorités culturelles: elles ne font pas de différence entre «les metteurs en scène qui produisent des valeurs sûres – Yasmina Reza ou un Tchekhov – et ceux qui prennent un risque en montant un auteur local. Enfin, elles ne s’intéressent pas aux conditions de travail de l’auteur: il n’existe aucune aide spécifique pour le travail de recherche nécessaire à l’écriture d’une pièce – qui me prend entre un an et demi et deux ans.»

 

Comment être lu?

Pour qu’une pièce soit jouée, encore faut-il qu’elle soit lue. Et si les metteurs en scène croulent aujourd’hui sous les manuscrits, c’est que l’édition théâtrale est à la peine en Suisse romande. Après la disparition de la collection Théâtre Suisse à L’Age d’Homme, le flambeau avait été repris en 2004 par Bernard Campiche. Sa collection Théâtre en CamPoche, soutenue par la Société suisse des auteurs (SSA), a rendu accessibles les œuvres des immenses Michel Viala et Jacques Probst, mais aussi les pièces de Louis Gaulis, Bernard Liègme, Antoine Jaccoud, Manon Pulver ou Emmanuelle delle Piane, et a fait connaître la relève avec des textes de Valérie Poirier, Marielle Pinsard, Eugène, Sandra Korol, Odile Cornuz, Benjamin Knobil ou Dominique Ziegler.

Après 27 parutions réunissant 140 pièces de dramaturges romands, l’aventure a pris fin en 2011: trop coûteuse pour l’éditeur, qui regrettait dans nos colonnes le manque d’intérêt des théâtres, peu pressés de promouvoir les ouvrages dans leurs murs. «Sur une vingtaine de théâtres producteurs, trois seulement ont participé à la souscription (de 80 francs)», déclarait à l’époque le directeur de la SSA Claude Champion. La collection n’avait pas plus réussi à fidéliser les metteurs en scène et les commissions cantonales culturelles ou pédagogiques.

Pourtant, le vivier des auteurs romands est loin d’être épuisé, et leur besoin de visibilité reste criant. En 2004, l’association des Ecrivains associés du théâtre (eat-ch) avait été fondée pour mettre en valeur la création de textes dramatiques romands, et défendre la place de l’auteur dans la production théâtrale. Un travail de sensibilisation qui avait contribué à une plus grande présence des écrivains locaux dans les programmations. Avec le soutien de la SSA, les eat-ch projetaient de lancer un site internet réunissant une base de données des auteurs de théâtre de la région, avec biographies et textes, qui aurait eu l’avantage d’être accessible hors frontières. Le décès du directeur des eat-ch Gérald Chevrolet a mis un terme au projet.

En 2012, c’est l’auteure genevoise Nadège Reveillon qui relève le défi de l’aventure éditoriale en lançant les Editions Kazalma. L’idée: faire découvrir un auteur en publiant l’une de ses pièces jouée au même moment, ainsi qu’une deuxième dans le même volume afin de mieux entrer dans son univers. «Se caler sur les représentations engendre du stress, mais sans cela il y a trop peu de ventes, explique-t-elle. Même avec un mini buzz et une pièce jouée pendant trois semaines, je ne vends qu’une trentaine de livres maximum.» L’éditrice est seule à la barre. Un travail qui lui coûte, malgré le soutien de la SSA. Après les deux prochaines sorties, elle fera une pause.

DES EDITEURS MANAGERS

Les Romands peuvent toujours se tourner vers la France. Mais L’Arche, Actes Sud, Les Solitaires intempestifs ou Lansman font figure de «royaumes impénétrables», dit Olivier Chiacchiari qui a notamment publié chez L’Aire. «Il est difficile d’être diffusé», reconnaît Jolanda Herradi, déléguée aux affaires culturelles à la SSA. La société soutient les éditeurs si l’auteur de la pièce est l’un de ses membres et que celle-ci a une certaine visibilité (création, anthologie, etc.). «Les auteurs suisses pourraient aussi mieux investir le site francophone theatrecontemporain.ch, où chacun insère lui-même les informations à son sujet», avance Mme Herradi.

En Allemagne et en Autriche, le système est très différent: ce sont les éditeurs, et non les sociétés de gestion des droits d’auteur, qui détiennent les droits de représentation. L’éditeur y est un manager qui fait tout pour que la pièce soit jouée et s’occupe de sa promotion auprès des théâtres. Le but, pour un dramaturge, est donc de trouver un éditeur. Pour les auteurs alémaniques, être publié est ainsi la norme. Et un écrivain édité à Zurich peut facilement être joué au-delà de la frontière. «En Allemagne, le théâtre n’est pas centralisé comme en France, analyse Olivier Chiacchiari. Ici, nous sommes les provinciaux de la province pour Paris, alors que si on a du succès à Zurich, on en a vite à Berlin ou Munich. Enfin, si Urs Widmer ou Lukas Bärfuss cartonnent en Allemagne, ils peuvent être joués à Paris, c’est presque plus facile pour eux! Ici, nous sommes pris dans un étau entre le mur de la langue et ce parisianisme.»    

 

Objectif: ouvrir les frontières

En Suisse romande, la Société suisse des auteurs (SSA), qui gère les droits des auteurs pour la scène et l’audiovisuel, dispose également d’un fonds culturel afin de soutenir les projets de ses membres et de faire leur promotion. Un soutien précieux, aux dires des auteurs. «Tout est tenu par le metteur en scène, analyse Jolanda Herradi, déléguée aux affaires culturelles de la SSA. Il décide quelle pièce monter, convainc les théâtres, cherche les subventions... L’auteur est en quelque sorte à sa merci. C’est pourquoi nous lui proposons divers soutiens.» La SSA tente de s’adapter aux besoins et évolutions du milieu. Ainsi, depuis trois ans, un soutien à la commande d’écriture dramatique a remplacé les prix annuels à la création. «Ces prix ne donnaient pas le coup de pouce escompté, les pièces lauréates étaient rarement montées, explique Mme Herradi. Après dix ans, nous avons donc décidé de changer de formule.» A l’époque, de tels prix se justifiaient: il fallait faire la promotion des dramaturges en Suisse romande. «Aujourd’hui, ils ont gagné en reconnaissance, estime Jolanda Herradi. Mais ils sont trop peu produits, et pas assez à l’étranger.»

La SSA a donc lancé un soutien à la commande, afin d’encourager les théâtres et les compagnies en Suisse et dans les pays francophones, italophones, ibériques et germanophones à jouer les auteurs du cru. «En trois ans, nous avons reçu beaucoup de demandes et avons dû augmenter le budget chaque année. Les commandes viennent pour l’instant surtout – mais pas seulement – de compagnies et théâtres suisses.» Beaucoup d’auteurs sont également metteurs en scène, et leur compagnie a le droit de  leur passer commande pour un texte qu’ils monteront ensuite.

L’une des priorités de la SSA aujourd’hui est donc d’aider les auteurs à enjamber les frontières. Cela passe aussi par des bourses à la traduction et une aide aux tournées en Suisse et à l’étranger. Avec la dramaturge et metteure en scène Marielle Pinsard, Jolanda Herradi met en place un réseau de théâtres et de festivals auxquels un comité formé de professionnels proposera des auteurs susceptibles de les intéresser. «Si cela débouche sur une production, la SSA octroie une aide. Avec l’association Corodis, qui soutient les compagnies, nous subventionnons aussi les tournées.» La SSA peut également financer la promotion d’un auteur jusqu’à 8000 francs (salaire d’un attaché de presse, aide à la diffusion, etc.)

QUELQUES SOUTIENS A L'ECRITURE 

Quant à l’aide à l’écriture, elle est soutenue dans le cadre de Textes-en-scène, formule qui séduit ses participants. Tous les deux ans, quatre auteurs sont choisis sur projet et disposent d’un soutien financier pour le développer, en dialogue avec un dramaturge choisi. «Au milieu du parcours du combattant de l’auteur, cela permet d’écrire dans des conditions confortables», relève l’auteur et metteur en scène Dominique Ziegler, qui a développé Patria grande dans ce cadre en 2011, bénéficiant de dix séances avec Coline Serreau. La moitié des projets de Textes-en-scène a ensuite été produite. «Mais une seule fois, sans tournée ni reprise à l’étranger», nuance Jolanda Herradi. Pour l’édition 2014-2015, l’Arsenic à Lausanne et Saint-Gervais à Genève accueilleront les auteurs sélectionnés. Ceux-ci seront en résidence sur place et bénéficieront d’essais sur le plateau avec metteurs en scène et comédiens. Enfin, les théâtres se sont engagés à coproduire l’une des quatre pièces avec le soutien de Pro Helvetia, et utiliseront leurs réseaux pour qu’elle puisse tourner.

Une autre bouffée d’air pour les auteurs pourrait venir des collectivités publiques. A l’issue des Rencontres théâtrales organisées en 2012-13 par Sami Kanaan, magistrat en charge de la Culture en Ville de Genève, l’idée a été émise de soutenir les auteurs de théâtre par une convention portée par Genève et Lausanne. Elle serait ouverte, sur projet d’écriture, aux dramaturges ayant déjà fait leurs preuves, et est «en cours d’élaboration», confirme Sami Kanaan, qui doit se mettre en lien avec son homologue lausannois Daniel Brélaz.  

Tout est loin d’être noir en Suisse romande, tient à souligner malgré tout Jolanda Herradi, qui évoque la situation catastrophique de la culture en Italie et en Hollande, les difficultés croissante de la France, de la Belgique et de l’Allemagne. Ici, auteurs, théâtres et projets abondent. «Il n’y a pas assez de lieux pour tous les projets, remarque-t-elle. Et malgré cela, il s’en réalise tellement que c’est une ahurissante course au public – au client...»     

 

Soirée.

Ve 31 janvier 2014 au Théâtre du Lapin-Vert, Lausanne:

> 20h-21h: présentation et mise en lecture des piécettes lauréates du concours «Petites misères en Suisse romande» lancé en mai dernier par les associations Tulalu!? et Poudre d'âmes;

> 21h30-22h15: discussion autour de la place de l’auteur de théâtre en Suisse romande avec Nadège Reveillon, Olivier Chiacchiari et Cyril Kaiser. Avec les interventions des membres du jury du concours Anne-Frédérique Rochat, Emmanuelle Ricci et Joseph E. Voeffray.

 

Lire.

Le journal Le Persil publie les textes lauréats du concours «Petites misères en Suisse romande».

www.tulalu.wordpress.com

www.poudredames.com

http://www.lecourrier.ch/118002/les_plumes_derriere_le_masque