Du noir et de l’enfance
Bastien Fournier signe deux petits livres très différents, un roman noir et la chronique de son enfance valaisanne.
Bastien Fournier signe deux petits livres très différents, un roman noir et la chronique d’une enfance valaisanne, tous deux cependant portés par un même regard poétique et sensible sur le monde, par une écriture souple et sensuelle qui excelle à créer des atmosphères.
Polar à l’ambiance poisseuse, La Cagoule déroule une intrigue somme toute très classique: sur les sentiers humides, la nuit, en lisière des forêts dans ce qu’on imagine être le Valais natal de l’auteur, des femmes sont agressées et parfois tuées par un homme encagoulé. Arthur Millet et Amandine Copt mènent l’enquête. Variation sur le mal et les violences faites aux femmes, portrait touchant d’un veuf déprimé, immersion dans une région et une époque, le récit marque par ses ambiances évocatrices davantage que par son suspense. Elliptique et tenu, il condense ainsi le noir à l’extrême.
Quant à Chapitre un (paru dans la nouvelle collection «Le Banquet», chez L’Aire), c’est celui des origines, cette matrice où s’impriment avec force les premières images et sensations. En une succession de brefs tableaux – lieux et paysages, scènes fondatrices –, Bastien Fournier évoque à la troisième personne les étapes d’une enfance ancrée dans un Valais âpre et lumineux. Des abeilles du grand-père aux camps scouts, de la maison familiale aux premiers émois artistiques, l’opuscule retrace avec pudeur les jalons qui ont forgé l’imaginaire d’un écrivain.
Bastien Fournier, La Cagoule, Ed. de L’Aire, 2018, 82 pp; Chapitre un, Ed. de L’Aire, coll. Le Banquet, 2018, 86 pp.