La dernière sorcière
Le 6 avril 1652 sur la Plaine de Plainpalais, Michée Chauderon, une paysanne accusée de sorcellerie, est pendue. C’est la dernière sorcière pendue par Genève – les suivantes seront exilées. Comment une telle histoire a-t-elle pu arriver à cette veuve qui connaissait certains secrets de plantes? C’est ce que La Sorcière de Genève s’attache à expliquer.
Simple et clair, à la fois instructif et attrayant, le livre est ponctué par le trait coloré et expressif d’Adrienne Barman, dont les dessins fourmillent de détails délicieux. Il est signé Bridget et Caroline Dommen, qui écrivent depuis des années des histoires pour leurs enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. S’intéressant à l’histoire de Genève, elles ont fondé l’association «Personnalités présentées aux petits» et proposent, dans le cadre du bicentenaire de l’entrée de Genève dans la Confédération, une série de livres pour enfants qui évoquent l’histoire de la région par le biais de quatre figures féminines.
Après le parcours d’Anna Eynard-Lullin et le journal de Marie-Mélie, avant Germaine de Staël en mai prochain, on découvre donc ici la destinée de Michée Chauderon, paysanne de France voisine venue travailler à Genève. A travers les péripéties de sa vie se dessine toute une époque où Genève, enfermée dans ses murailles, foisonnante et bigarrée, attirait une foule de commerçants et de paysans de la région. Mais vivait aussi sous le joug d’une foi intransigeante, dont Michée fit les frais.
BRIDGET & CAROLINE DOMMEN, LA SORCIERE DE GENEVE, ILLUSTRE PAR ADRIENNE BARMAN, ED. LA JOIE DE LIRE, 47 PP.