Destins d’écrivains

C’est un trésor, un livre incontournable, à la fois intime et documenté: dans Une Aventure appelée littérature romande, Bertil Galland évoque d’une manière vivante les écrivains qui ont marqué la littérature de ce coin de pays entre 1960 et aujourd’hui, de l’indifférence à la reconnaissance. Il a joué un rôle essentiel pour les lettres romandes en tant qu’éditeur, mais aussi en tant qu’ami, rassemblant les auteurs lors de fêtes mémorables, les mettant en lumière à Paris, via notamment des coéditions, impulsant des rencontres et des projets, infatigable et passionné. Un parcours exceptionnel qu’il retrace dans huit volumes à paraître chez Slatkine (voir aussi la rubrique "Portraits"), dont Une Aventure appelée littérature romande est le quatrième.

Dans une première partie où les faits s’allient à une immersion sensible dans les œuvres, Galland évoque Maurice Chappaz, Corinna Bille, Nicolas Bouvier ou Jacques Chessex – sans cacher ses aspects sombres ni les secrets d’un Goncourt. On y découvre une littérature qui résonne différemment dans chaque canton, avec ses réseaux, ses ruptures, ses liens avec la France. Enfin, ce parcours collectif est suivi de «Princes des marges», où il s’attache aux destins particuliers de certains auteurs – Alice Rivaz, Ella Maillart, Lorenzo Pestelli, Fernand Auberjonois ou Grisélidis Réal, pour ne citer qu’eux. Captivant.

 

 BERTIL GALLAND, UNE AVENTURE APPELEE LITTERATURE ROMANDE, ED. SLATKINE, 2014, 402 PP.

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