Matlosa
Dans Matlosa, Daniel Maggetti poursuit la quête littéraire et intime à travers ses origines tessinoises dont témoignent ses précédents romans, notamment La Veuve à l’enfant (Zoé, 2015) et Une femme obscure (Zoé, 2019). Le roman s’ouvre sur les paroles de « l’Eufemia » à propos de deux hommes « que l’on voyait depuis une semaine au moins […] se faufiler dans la maison du syndic » et qui, selon elle, ne pouvaient être que des « matlosa », soit des personnes dont on ne peut retracer la généalogie ; dans cette catégorie entre toute personne venant de plus loin que cinquante kilomètres à la ronde.
Ces deux hommes, ce sont Cecchino et son fils Isidoro qui arrivent dans un village de Suisse italienne au début des années 1930. D’origine lombarde, ils cherchent du travail en Suisse alors que le fascisme s’est largement répandu en Italie et que la position critique de Cecchino lui a fait perdre son travail de carbonatt. Quelques années plus tard, alors que leur situation s’est quelque peu stabilisée, Cecchino retournera en Italie pour organiser la venue du reste de la famille : son épouse Rosa et ses deux autres enfants, Irma et Alessio.
Cecchino n’est autre que le grand-père de l’auteur, Daniel Maggetti, comme il l’expose dès les premières pages :